Lettre à un jeune débutant

La première des choses que je voudrais te dire est que ce métier m’a permis d’entrer réellement dans une dimension humaine et responsable grâce aux moments privilégiés de réflexion qu’offre la mission professionnelle de maître de cérémonie. Tu es immergé dans une communauté d’adultes qui collaborent à divers titres au secours moral d’endeuillés vivant des moments particulièrement pénibles (prêtres, le personnel de l’entreprise plus expérimenté, la police et le personnel communal, les représentants d’associations, etc.). Tu découvres alors les maillons de la solidarité sociale à l’échelle du territoire sur lequel tu travailles avec ses points forts mais aussi, hélas, avec ses faiblesses.

Si tu es en prise directe avec le réel plus crûment que la plupart des jeunes de ton âge, cela ne peut être qu’à ton avantage. Tu acquiers ainsi une étoffe de personnalité qui bonifie petit à petit ta capacité à gérer une relation d’aide tout en renforçant ton aptitude à maîtriser le comportement des collectifs humains. Tout ceci est très bien sur le plan technique mais sur le plan personnel, j’aimerais aussi insister sur la richesse culturelle que ce métier peut te permettre d’acquérir. Tous les professionnels ne mettent pas à profit cette possibilité, loin s’en faut mais peu importe, il s’agit ici d’une opportunité qui se joue à l’échelle personnelle.

Tout d’abord il te faut considérer que tu sers des personnes de milieux sociaux différents et qu’à ce titre, tu te dois d’être à la hauteur des plus exigeants, ce qui t’éloigne de la mare culturelle dans laquelle pataugent hélas beaucoup de jeunes de ton âge. Il te faudra donc maîtriser sérieusement la langue française, si possible avec subtilité, le calcul mental et des notions élémentaires de politesse ou de bonne convenance en société. N’oublie pas : qui peut le plus peut le moins.

Tout au long de ta carrière tu seras aussi confronté à un choix : celui de te complaire ou non à une vue réduite de ton métier. Ta décision en la matière conditionnera ton tracé de progression professionnelle. Ne te cambre pas fièrement sur ton récent diplôme et n’oublie pas que le cachet de cire convient autant à la déclaration de compétence qu’au scellement des pots de moutarde… Ne sois pas dupe, ni des autres, ni de toi même.

Je t’invite ensuite à méditer sur le jeu de 32 cartes qui représente bien, le plus souvent, les jeux de rôles dans un groupe humain et donc dans l’entreprise. Si tu n’es pas patron (roi soleil en France) ou son prince héritier, si tu n’es pas sa dame (de cœur ou de pique ou des deux…), ton choix se réduit à être soit un valet, soit un as. Mais n’oublies pas qu’à tes débuts, tu figures parmi les cartes à chiffres. Tu fais ainsi partie «du nombre» et en cas de difficulté ou d’inaptitude personnelle, tu peux vite te retrouver sur le carreau. Il faut donc que tu ailles de l’avant et pour cela, tu ne dois pas te contenter des disciplines classiquement enseignées dans le funéraire. Tu devras devenir un as en droit appliqué, en psychologie, en hygiène et sécurité, en merchandising, en marketing et action commerciale. Dégages toi les moyens de ta progression personnelle sans forcément les attendre de l’aide providentielle de ton entreprise. Sois maître de ta progression professionnelle.

Saches qu’idéalement, tu devras surtout être capable de remplacer n’importe qui dans l’entreprise quel que soit son niveau d’intervention.

Ce qui veut dire que tu ne devras pas être qu’intellectuel ou manuel mais bel et bien les deux.

Une telle réalité te placera ainsi en aptitude de confraternité profonde avec le plus humble ou le plus modeste de tes collègues.

En vérité, jamais tu ne seras «un bon» avec les familles au détriment de l’être aussi avec le personnel technique ou tes collègues directs ou supérieurs. C’est un tout. Tu es humain ou tu ne l’es pas et au détour de tes souvenirs en fin de carrière, tu t’apercevras à quel point on peut s’attacher à une équipe de cérémonie ou à des collègues de bureau.

Enfin, ultime recommandation, préserve autant que possible la qualité de ta vie de famille car ta nouvelle profession connaît hélas suicides, alcoolisme et divorces à outrance…

- Lettre à un jeune débutant

- Entre larmes et Corses (crematorium à Bastia)

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- La Charente ouvre le bal (A.B.F. et cimetières)

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- Règlementation : le Père Noël est passé en avance

- Salon Funéraire Paris : la filière a su étonner

- Bibliographie : Mes pères sous les draps verts

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Brèves

- Picardie du jazz au cimetière

- Angers : un cimetière à l’américaine

- Urne cinéraire : au détour de travaux de rénovation

- Cambrai : Bêtises au cimetière

- Pacemakers : trafic en italie

- USA : surprise party aux funérailles USA : cérémonies bidon !

- Dispersion des cendres : l’artificier entre en jeu

- Chauvigny (Vienne) : contrôle d’alcoolémie

- Belgique : un contrat fédéral

- Creutzfeldt Jakob : un Britannique sur 2 000

- Corbillard hippomobile : remise à neuf

- Mortalité : les fausses impressions

- Sérénium : deux millions d’euros en plus

- Corse : retard à Bastia

- Erratum : monuments Acanterra

- Décès de M. Rousseau

Législation

- Concession-cession

- Rénovation du columbarium, déplacement des urnes

- Réductions de corps

- doctrine administrative : obligation communale en matière d'entretien des tombes des anciens combattants ; Exhumation d'ossements d'un ossuaire communal à la demande de la famille

Délivrance des concessions : une réponse ministérielle bienvenue

Quand et sous quelles conditions un particulier peut-il acquérir une concession de cimetière ? L’administration distingue les circonstances d’obligation d’inhumation sur une commune et les règles de
gestion communale du cimetière. La jurisprudence restreint effectivement les raisons qui permettent
à une commune de refuser l’attribution d’une concession à quelqu’un qui est étranger à la commune.

Doctrine juridique

L’établissement de soins n’étant pas obligé d’avoir une morgue et ayant réussi à vous attraper avant 10 heures, vous avez perdu ! Vous êtes obligés de payer !

En réponse à la demande d’éclaircissements formulée par Florian Leclerc auprès de la direction Générale de la Concurrence et de la Consommation, cette dernière lui affirme que le transport vers une chambre funéraire et le séjour du défunt pendant les premières 72 heures ne sont des prestations gratuites pour la famille* que si le chef de l’établissement de soins n’a pas réussi à la joindre avant 10 heures suivant le décès.

Le courrier adressé à Florian Leclerc par la DGCCRF et notre analyse juridique sur la question…

Contrats obsèques : l’urgence d’anticiper

Le passage de la loi de séparation et régulation des activités bancaires n°2013-672 parue au JO du 27 juillet dernier comporte un volet relatif à la prévoyance funéraire qui pose aujourd’hui questions.  Parfois les remous de l’actualité cachent le fond du sujet.

En réalité, «le détaillé et le personnalisé» recherché par le législateur risque de se heurter aux conséquences d’une évolution négative de l’économie.

Outre les réactions de spécialistes à la loi, ce dossier vise à mesurer les risques encourus à plus ou moins court terme par le professionnel de pompes funèbres qui a pris des engagements civils d’application de dernières volontés. Car c’est ça le vrai sujet.

Faudra-t-il dénoncer à temps les engagements à exécuter des funérailles, avant que l’assuré ne meurt ? Même si la question dérange, essayons d’y répondre…

Bibliographie

- Guide pratique de réalisation d’un crématorium

- Les classeurs de la lettre du Cadre : Gérer un cimetière - Guide pratique des services funéraires

Journées Mutac : contrats obsèques et services publics en débat

Les journées Mutac du 12 et 13 septembre à Montpellier, dédiées aux professionnels funéraires partenaires de la mutuelle, comportaient bien entendu l’examen des nouveautés législatives concernant les contrats obsèques.

Outre un point annuel sur les activités Mutac, les participants ont aussi pu découvrir le contenu d’une étude marketing réalisée sur le thème des forces et faiblesses des services funéraires publics.