Funeraire Magazine - N°284 03/2018

Avenir inquiétant…

Qui tient les funérailles tient les consciences. La preuve : le Catholicisme a perdu une grande partie de son influence sociale parallèlement à sa perte progressive d’importance dans l’organisation des obsèques. Dans ce numéro, vous découvrirez que des prêtres flamands  tentent de réagir face aux limites que s’impose l’Eglise dans ce domaine (cf. reportage sur le salon de Louvain). Mais en fait, l’organisation des cérémonies n’est pas forcément au cœur des enjeux en présence. Le culte du souvenir (voir notre dossier : Culte du souvenir), au vu des trois questions se posant face à la mort, est certainement plus décisif et conséquent :

-  que devient le défunt, notamment dans sa dimension spirituelle ?

-  que devient le proche survivant ?

-  quel contact ou quelle relation possible entre le défunt et ses proches ?

Répondre à ces interrogations est difficile dans l’instantané des funérailles, quel que soit le niveau de croyance en matière sacrée, car sur le moment, répondre aux diverses urgences tient lieu de schéma de pensée. La cérémonie n’est que la première étape de réorganisation psychologique. Son importance consiste à mettre en route un mode de pensée qui favorisera la suite du deuil, ce qui est déjà beaucoup mais pas décisif. En revanche, la durée est nécessaire pour intégrer en soi le travail du deuil autour de trois critères :

-  où localiser définitivement le défunt ?

-  quel mode de relation poursuivre avec lui ?

-  quelle sociabilité autour de sa mémoire ?

Ces questions se posent de manière radicalement nouvelle avec l’importance croissante des funérailles musulmanes, la question du corps étant alors prédominante mais sans poser de réels problèmes du point de vue de la loi (purification par la toilette rituelle et respect ensuite du maintien le plus longtemps possible du cadavre tel qu’il a été inhumé). Les deux autres critères, la continuité de relation avec le défunt et la sociabilité dans le culte du souvenir font  en revanche apparaître un clivage sur lequel butera de plus en plus le consensus républicain :

- Il y a, toutes religions confondues, ceux qui sont ouverts à un mode du souvenir qui dépasse le périmètre purement religieux et qui acceptent que le recueillement devant la tombe s’effectue dans un voisinage paisible des morts au sein d’un cimetière égalitaire et ouvert à toutes formes de croyances. 

- D’autres, certaines religions en particulier, veulent au contraire un rapport au défunt centré exclusivement sur des pratiques intolérantes et identitaires. Pour eux, la sociabilité des morts est conditionnée par le critère exclusif d’appartenance confessionnelle (carré confessionnel).

Les premiers ont le recul nécessaire pour faire la part du psychologique, de la modernité et de la sociabilité. Les seconds, en revanche, choisissent de se référer à des repères de jugement qui ignorent toute forme de nuance et de tolérance. Ils développent alors un rapport de force systématique avec les principes qui gouvernent le lien social en France.

Personne, et surtout pas au sein des pouvoirs publics, ne doit feindre d’ignorer que ce deuxième choix équivaut à une déclaration de guerre sans merci contre notre modèle de société. Le funéraire révèle donc un champ de bataille des idées qui déborde de très loin son seul champ apparent. Le drame c’est que majoritairement, ceux qui comprennent le mieux les enjeux sous-tendus dans la pratique de culte du souvenir sont précisément ceux qui s’opposent le plus farouchement à nos règles de vie collective.

Or nos politiques se sont défendus de toute participation de représentants cultuels au sein du Conseil National des Opérations Funéraires dès sa création en 93. En raison de cela, personne n’a aujourd’hui qualité pour s’opposer à la lecture figée dans le négatif de préceptes funéraires tirés d’une religiosité sourcilleuse, coincée entre l’interdit et l’obligatoire.

Dès lors, comment s’étonner d’une menace croissante de violences civiles quand le funéraire peut bâtir un pont entre les différences et y parvient de moins en moins… 

Funeraire Magazine - N°284 03/2018

- cérémonies : avenir inquiétant…

- cérémonial : A Dieu Monsieur Paul

- Le deuil sur Internet : les résultats d’une étude universitaire

- deuil sur Internet : mutualisation funéraire de la presse

- deuil sur Internet : neutralité respectueuse

- Culte du souvenir : retour au bercail et révolution !

- Culte du souvenir : pour créer des liens avec la tombe

- Salon à Louvain : Laboratoire du Bénélux

Funeraire Magazine - N°284 03/2018

- cérémonies : avenir inquiétant…

- cérémonial : A Dieu Monsieur Paul

- Le deuil sur Internet : les résultats d’une étude universitaire

- deuil sur Internet : mutualisation funéraire de la presse

- deuil sur Internet : neutralité respectueuse

- Culte du souvenir : retour au bercail et révolution !

- Culte du souvenir : pour créer des liens avec la tombe

- Salon à Louvain : Laboratoire du Bénélux

Funeraire Magazine - N°283 02/2018

Nouvelles brèves

- Inhumation à Paris : bras de fer absurde

- Belgique : un troisième salon !

- Erratum : article colloque à Nancy

- Mutac : certifiée efficace !

- Brigitte Bardot : inhumation prévue chez elle

- Printemps des cimetières : notez : Dimanche 13 mai

- Salon BEFA Düsseldorf : le grand rendez-vous

- Schaerbeek : problèmes au cimetière

- Innovation funéraire : concours à l’échelle européenne

- Agenda 2018

Funeraire Magazine - N°283 02/2018

Législation

- Vide sanitaire/Définition et obligation

- Dépôt temporaire dans une annexe d’église

- Chèque de caution/Encaissement sans consentement préalable

- Décès d’enfant/aide de la CAF

Funeraire Magazine - N°283 02/2018

Cercueils et accessoires : ne les enterrez pas commercialement !

La tendance est à l’accentuation des services. Pourtant, le cercueil n’a pas dit son dernier mot en tant que premier poste de facturation. Mais nous allons vivre dans les prochaines années une mutation de la demande dans ce domaine. La réglementation tout d’abord, et certainement ensuite les consommateurs, vont redoubler d’exigences sur la qualité intrinsèque du cercueil  (résistance, adaptation à la destination finale, critères de respect de l’environnement, fabrication française) et reléguer la notion d’apparence au deuxième rang de leur motivation d’achat.

Dans ce contexte, le capiton a gardé toutes ses lettres de noblesse, protégé d’ailleurs par l’obligation réglementaire de le vendre distinctement du bois de cercueil muni des poignées. A l’opposé, les articles métalliques ont quasiment disparu du marché en tant que produits vendus à part aux opérateurs funéraires. Leur fabrication s’est délocalisée à l’étranger et leur commercialisation relève désormais de l’activité de négoce, excepté quelques modèles spécifiques.  

Funeraire Magazine - N°283 02/2018

Papeterie funéraire : produits sous-exploités

La puissance évocatrice de la papeterie funéraire et son concours dans l’image de marque de l’entreprise funéraire ne sont pas toujours mesurés à leur juste niveau par les professionnels funéraires. La réflexion présidant à l’achat de ces produits ne prend pas toujours en compte, non plus, ce qu’en attendent les familles. Pour preuve, il faudrait idéalement que l’entreprise leur propose au moins le choix entre trois types de registres plutôt qu’un seul modèle imposé à toutes. 

Funeraire Magazine - N°283 02/2018

Senegats/Barattini : chapelle dans un cadre Paradisiaque

Fabriquée par la graniterie Gérard Sénégats & Fils à Lacrouzette, pour la marbrerie funéraire Barattini, située à Montagnac (34), près de l’étang de Thau, une chapelle privée a pris place dans le cimetière marin de Sète. De part ses dimensions, sa mise en œuvre ayant nécessité des moyens loin des standards, et d’importants travaux de maçonnerie pour créer les accès, cette construction funéraire aura duré un an et demi pour un résultat particulièrement probant. Cette réussite est le fruit d’une combinaison de compétences tant en amont lors de la fabrication, que durant tous les travaux de pose.

Funeraire Magazine - N°283 02/2018

Guillaume Fontaine : implication d’un professionnel passionné

Elu président de l’EFFS, fédération européenne de pompes funèbres, Guillaume Fontaine poursuit une carrière riche d’enseignements et d’expériences au service d’un idéal professionnel. Il fait partie de ceux qui accordent une partie de leur vie professionnelle au service des autres, familles bien entendu mais collègues aussi.  Il va piloter cette année l’action de l’EFFS en vue d’une révision de la norme européenne de pompes funèbres, document qui sera soumis à  votre appréciation d’opérateur funéraire dès ce printemps 2018. 

Funeraire Magazine - N°283 02/2018

Ameganet : self défense sur Internet

Serge Clapier a doté son entreprise Ameganet d’un département voué au commerce sur la toile. Le but est de capter le flux Internet pour le diriger vers les opérateurs funéraires. «webobseques.com» se veut une alternative efficace aux sites comparateurs de pompes funèbres sur la toile. Epousant les réflexes spontanés de l’internaute, le site répond au besoin d’un devis immédiat émis au nom du professionnel funéraire partenaire. L'opérateur funéraire reçoit simultanément l'offre choisie par l'internaute afin de prendre contact avec lui. 

Numéro en cours
N°323
05/2024
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