vive les temps modernes !

Il arrive parfois que l’actualité nous offre de spectaculaires illustrations de l’extrême richesse - dans la diversité - de notre filière pierre.

Mi-octobre, les Carrières de Noyant inauguraient leur nouvelle usine 4.0 (à lire dans notre prochain numéro), dédiée au sciage de la pierre calcaire pour la construction contemporaine, mais qui aurait également pu alimenter en éléments sciés six faces les tailleurs de pierre et sculpteurs à l’œuvre sur Notre-Dame de Paris.

Au même moment ou presque, les artisans des différents corps de métier qui ont participé à la reconstruction de la cathédrale, nous proposent un Manifeste pour la sauvegarde des gestes manuels des métiers, à travers la création d’ateliers permanents à Notre-Dame.

Les uns ou les autres représentent-ils un anachronisme ?

Surtout pas ! ils sont tous l’expression de la grande pertinence de la filière pierre française, chacun dans leur spécialité, avec un point commun, la recherche de l’excellence. Excellence dans l’efficacité et la performance productive pour les Carrières de Noyant, excellence dans la maîtrise et la transmission du geste pour les artisans tailleurs de pierre, sculpteurs, charpentiers, vitraillistes d’art, etc. (cf. p.18).

Depuis toujours, il fallait aller ailleurs pour visiter une usine de production de pierre dite “moderne”. Aujourd’hui elles sont chez nous aussi, et peut-être même plus qu’ailleurs.

Depuis toujours le savoir-faire traditionnel de nos artisans de la pierre, notamment attaché à la réputation de notre patrimoine, était notre étendard professionnel. Il l’est toujours, et a vocation à l’être d’autant plus avec ce projet d’ateliers permanents, qui ne veut surtout pas mettre sous cloche ces pratiques de métier, mais les exposer, les entretenir et les transmettre.

Nous entrons de plain-pied dans les temps modernes de la pierre, où les technologies vont permettre d’alimenter les marchés de la construction contemporaine en pierre et où les savoir-faire traditionnels reconnus et valorisés vont assurer la conservation de notre exceptionnel patrimoine bâti.

Il n’y a absolument rien d’antinomique, au contraire, de vraies synergies à développer.