Il y a deux mois dans ces mêmes colonnes, nous plaidions
notamment pour l’application d’une vraie taxe carbone et
au retour à une consommation de proximité, pour protéger
quelque peu nos producteurs des importations de produits
finis à bas prix.
La ville de Brest vient de démontrer que nous avions raison,
en choisissant de réaliser une partie des aménagements de
son tramway en granit breton, alors que tout risquait d’être
en granit chinois. En effet, grâce
à une clause “bilan carbone des
produits” insérée dans l’appel
d’offre, la mobilisation du syndicat
des granitiers bretons présidé
par Jean-Marie Bégoc, et le soutien
massif des Bretons sur un forum internet, 8 000 m2 de
dallage (sur les 28 000 prévus) et 3,3 km de bordures (sur
les 7 prévus), devraient être réalisés en granit breton.
Cette “victoire” est extrêmement symbolique et très importante
pour l’avenir, car elle démontre que, sur la prise en
compte du seul argument environnemental, une collectivité
est aujourd’hui prête à payer plus cher un produit local.
Bien sûr l’essentiel du marché brestois restera en granit importé,
mais cette affaire peut tout à fait préfigurer ce que
sera l’avenir des marchés de la pierre, quels qu’ils soient :
une part d’importation pour le prix, une part de local pour
l’environnement.
Pour que cela se généralise il faudra aussi renforcer la communication
directe vers le grand public et se fédérer pour
assurez un lobbying efficace, au cas où nos décideurs oublieraient
les arguments des producteurs locaux.
Les Bretons l’ont réussi, d’autres peuvent aussi le faire...