Le pouls de l’industrie mondiale de la pierre qui s’est considérablement
ralenti en Europe ces dernières années, s’emballe
en Asie. Deux évènement récents, le salon de Bangalore
ainsi que des visites d’entreprises dans le sud de l’Inde
(cf p. 54), et, encore plus, la récente foire de Xiamen, nous
ont définitivement convaincus que plus rien ne sera sans
doute comme avant dans le monde de la pierre.
Qu’on le veuille ou non, c’est en Asie que la masse du commerce
et du marché de la pierre se situe aujourd’hui.
Psychologiquement, c’est une véritable
révolution culturelle à laquelle nos
mentalités doivent se résoudre. Les grands
“faiseurs” sont aujourd’hui les Chinois et, à
un degré moindre, les Indiens. La dimension
de leurs marchés intérieurs, la puissance de
leurs industries (surtout chinoise), la diversité
de leurs ressources naturelles, les avantages concurrentiels
que leur procurent leurs monnaies, la masse et le bas coût
de leur main d’oeuvre, sont des éléments objectifs, pour
l’instant irréversibles.
Les professionnels asiatiques achètent tous les matériaux,
dans toutes les qualités, à tous les prix et ce dynamisme
pose beaucoup de questions aux “grands” européens, actifs
sur le marché mondial.
Les producteurs européens doivent-ils, vendre leur matière
première en Chine, au risque de dévaloriser leurs matériaux
par des utilisations massives incontrôlées ? Ne serait-ce
pas alors la fin des grandes industries occidentales de
transformation ?
Doit-on, au contraire, réserver nos matériaux à nos transformateurs
quitte à ne se positionner que sur une petite part
du marché, de toute façon insuffisante pour entretenir nos
grandes industries de transformation ?
L’industrie européenne de la pierre se trouve aujourd’hui
dans un noeud gordien. Qui pourra le trancher ? Une vraie
taxe carbone, une réévaluation de certaines monnaies, une
hausse du coût du transport et un retour à une consommation
de proximité ?
Tout cela arrivera sans doute, mais ne sera-t-il pas trop tard
pour beaucoup ?