Y-a-t-il un parallèle à tracer entre le marché du monument
funéraire hier et celui du plan de travail de cuisine aujourd’hui
?
En effet, dans les années 70/80 du siècle dernier, le développement
de la vente des monuments funéraires en granit
a généré le développement d’une puissante industrie nationale,
puis une banalisation du produit et l’arrivée massive
de monuments à bas prix importés, qui lamine aujourd’hui
notre industrie de fabrication. Le développement de la mixité
marbrerie/pompes funèbres a, parallèlement, bouleversé
le marché de la distribution/pose.
Depuis plus d’une décennie, le
plan de travail de cuisine en granit
a représenté un nouveau marché
pour les marbriers spécialistes
de décoration, mais également
pour les marbriers funéraires
en quête de diversification
d’activité.
Une activité porteuse, à différents étages de la filière, mais
qui a aussi attiré de nouveaux intervenants ainsi que de
nouveaux matériaux alternatifs.
Si les marbriers maîtrisent encore une bonne partie de ce
marché, deux évolutions récentes risquent de remettre en
cause le modèle actuel. D’abord le développement de sites
internet qui permettent aux clients finaux de commander
des plans fabriqués à l’étranger, sans passer chez un marbrier
traditionnel. Ensuite, le poids de plus en plus important
qu’occupent chez les marbriers, les matériaux composites,
qui pourrait pousser des fabricants ou des distributeurs
à organiser leurs propres réseaux de fabrication/pose.
Dans les deux cas, c’est la même combinaison interactive
de plusieurs facteurs qui entraîne ces évolutions : développement
du marché, simplification du processus de fabrication,
offre mondialisée, recherche de prix plus bas...
Et, en fin de compte, la même question : le marbrier traditionnel
gardera-t-il une place prédominante sur un marché
qui, à l’origine, lui est acquis ?