La crise énergétique et la nouvelle “religion” que constitue
le respect de l’Environnement, pousseront-elles la filière
pierre à modifier certains de ses comportements et modes
de fonctionnement ?
On pourrait le penser lorsque l’on prend conscience de certaines
aberrations auxquelles nous sommes parvenus au
nom de la sacro sainte recherche du prix le plus bas.
Au palmarès de ces inepties, notons parmi des dizaines
d’exemples, ce dallage en granit chinois mis en oeuvre dans
un hôtel restaurant situé à quelques encablures des carrières
de granit Rose de La Clarté en Bretagne,
ou, encore pire, la quasi obligation
pour un marbrier de Larvik (Norvège),
d’acheter ses tranches minces de Labrador
Bleu, le matériau local, à un scieur belge,
espagnol ou italien, et ses monuments funéraires
à un granitier chinois...
Nous en sommes arrivés à de telles extrémités car la compétition
mondiale a éliminé du marché les entreprises les
moins compétitives au niveau de leurs coûts financiers de
production, particulièrement de transformation.
Que se passerait-il si le marché prenait un jour en compte le
coût environnemental de production et de distribution ?
Il faudrait se remettre à produire plus sur les lieux d’extraction
des pays à fort coût de main d’oeuvre, qui seraient alors
devenus des pays à bas coût environnemental pour une
partie de leur marché.
Mais serait-il alors possible de revitaliser suffisamment certains
des bassins d’extraction transformation de la vieille
Europe ?
Un tel changement serait-il forcément une bonne chose pour
des industries qui, à l’inverse, verraient leurs accès aux
grands marchés mondiaux se réduire ?
Pas simple... mais il ne faut vraiment pas exclure que certains
des modèles de la filière soient un jour à repenser, déjà,
au nom du bon sens...