l'entreprise “cathédrale” ne se construit pas sans “tailleurs de pierre”...
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Dans l'art du management des entreprises, les parallèles
sont parfois saisissants. Dans un article paru dans le journal
Les Echos, Denis Bourgeois professeur affilié à HEC
Paris souligne l'importance du “tailleur de pierre” dans le
dévelopement de l'entreprise “cathédrale”. Morceaux
choisis.
L'histoire est proposée dans les stages ou ouvrages de
management : quelqu'un visite le chantier d'une cathédrale,
au Moyen-Age. Il
interroge trois ouvriers sur
ce qu'ils font. Le premier
lui répond “je gagne mon
pain”, le second lui dit :
“je suis tailleur de pierre”
et le troisième : “je
construis une cathédrale”.
Le plus souvent ce troisième
est cité comme
exemple à suivre. L'art du dirigeant serait d'élaborer un
grand projet porteur de valeurs qui transcendent le quotidien,
de faire partager cette vision et de mobiliser derrière
l'énergie des collaborateurs.
Mais il importe de réhabiliter les deux premiers “ouvriers”
et notamment le “tailleur de pierre”. Etre tailleur de pierre
c'est développer un art, c'est au travers d'un canal particulier,
enrichir ses capacités et travailler sur soi-même.
C'est aussi un moyen de créer du beau ou du bon qui
bénéficie à d'autres autour de soi. C'est un moyen de
prouver sa propre valeur. Une belle cathédrale ne peut se
construire sans tailleurs de pierre, experts et heureux
d'exercer leur art. Il convient pour cela de leur laisser la
marge d'autonomie suffisante pour qu'ils se sentent artistes
et non simples exécutants d'instructions préétablies.
Notons aussi que des trois ouvriers, seul le tailleur
de pierre trouve son sens dans le présent ; il ne dépend
pas d'un ailleurs ou d'un plus tard qui risque toujours
d'être chimérique.
Les tailleurs de pierre, les vrais, ont-ils conscience de ce
pouvoir dans leurs entreprises ?