L’appât du grain…

Sous le titre “quand le béton a un grain”, notre confrère Le Moniteur explique que les architectes redécouvrent l’élégance historique des bétons ordinaires, faits de graviers, de sable, de ciment et d’eau.

Il cite d’ailleurs Arthur Rimbaud qui avoue : “Si j’ai du goût, ce n’est guère. Que pour la terre et les pierres...”

L’article loue également la technicité minimale mise en œuvre pour ces bétons low tech, inhomogènes, grossiers, utilisant des coffrages réalisés avec des planches de récupération... tout cela pour réinventer une rusticité contemporaine qui n’attend plus que la patine du temps...

Evidemment, comme l’illustre d’ailleurs, par l’image, l’article de notre confrère, ces bétons ont tout à fait l’apparence de la pierre naturelle, car c’est ce qui est notamment recherché.

Pourquoi donc se fatiguer à faire du béton qui imite la pierre naturelle et ne pas utiliser directement l’originale ?

Peut-être parce qu’on ne sait plus qu’elle existe et, surtout, qu’elle est tout à fait susceptible de répondre aux exigences de la construction contemporaine, avec un impact environnemental bien inférieur à celui de la production du béton.

D’autant plus que l’idée est de faire du béton de site, à partir de ressources locales, dont la pierre...

Si l’on veut rester positif (ou naïf ?), on peut toujours espérer que ce béton qui a l’apparence de la pierre, représente l’étape ultime avant que les maîtres d’œuvre et d’ouvrage ne reviennent, la prochaine fois, à l’original naturel.

En attendant, souhaitons que ces derniers ne se laissent pas toujours convaincre par le seul appât du grain...