la parenthèse est sans doute en train de se refermer

Il fallait bien que cela arrive... La filière pierre qui a connu deux ou trois années assez exceptionnelles en terme de niveau d’activité, et aussi parce ce que  absolument tous les secteurs étaient positivement impactés par la période post Covid, entre dans une nouvelle phase plus difficile.

Si tout allait bien pour tout le monde il y a encore quelques temps, les activités sont beaucoup moins linéaires, selon les mois, le type d’activité, ou les spécificités des entreprises. Incontestablement, c’est la graniterie funéraire qui est la plus touchée, même en pleine période de Toussaint. Si des granitiers gardent un bon niveau d’activité, d’autres, notamment ceux qui se nourrissent de la soustraitance, sont à la peine. On se souvient pourtant de la période Covid qui avait gelé les importations de monuments et obligé le recours aux granitiers français... On ne parlait alors que de souveraineté industrielle... Même si le retour des monuments importés n’est pas la seule raison des difficultés actuelles, on a bien vite oublié les bonnes résolutions...

Du côté de la décoration, les retours que nous avons du terrain révèlent beaucoup de disparités, avec des entreprises encore très occupées, avec même de la visibilité sur plusieurs mois, et d’autres beaucoup moins. Les incertititudes politiques, économiques et financières sont un frein évident à la consommation et retardent les projets des Français dans l’amélioration de leur cadre de vie. Depuis le début de l’année, des mois pleins ont succédé à des mois creux, sans toujours beaucoup de logique.

Le secteur du patrimoine est encore dans l’inertie des nombreux chantiers en cours, mais les professionnels s’attendent aussi à des temps plus difficiles en 2025 et/ou 2026.

Terminons sur une note optimiste avec le secteur tout entier de la pierre calcaire, particulièrement pour ses usages dans la construction et les aménagements extérieurs, qui génèrent toujours beaucoup de confiance chez les opérateurs, comme en témoignent les investissements réalisés et ceux annoncés, pour proposer des matériaux et produits de qualité et compétitifs.

La période post Covid n’était pas normale, celle dans laquelle nous entrons l’est un peu plus, même si celà créé forcément des inquiétudes.

Le goût pour les matériaux naturels et locaux reste là. Les entreprises n’ont pas cessé de moderniser leurs process. Le bateau va tanguer un peu, il va sans doute falloir s’accrocher, mais au long cours, la filière pierre naturelle française retrouvera des vents porteurs. C’est une certitude.