éditorial
merci à l’Europe...
L’Europe, entendez la Communauté Européenne, est souvent l’objet de tous les maux, parce qu’elle représente une perte de souveraineté, apporte de nouvelles contraintes normatives, de la bureaucratie, etc., etc. Peut-être, mais il est aussi le moment de souligner que l’Europe sait prendre en compte les problématiques des professionnels européens, et même celles des professionnels de la pierre, au-delà des Fonds qui alimentent déjà de nombreuses actions collectives en France.
En étendant le dispositif des Indications Géographiques Artisanales et Industrielles aux frontières de la Communauté (cf. p.70), elle dote les professionnels européens de la pierre, d’un outil unique de défense, du même niveau que celui qui protège les produits agricoles.
Et celà tombe bien puisque la France est le seul pays européen qui dispose d’Indications Géographiques pour ses matériaux et produits en pierre naturelle, en attendant la très probable arrivée d’une IG pour la pierre bleue de Belgique. Rappelons que les Indications Géographiques assurent de l’origine d’un matériau ou d’un produit et permettent aux détenteurs, de, notamment, se défendre contre toute usurpation d’identité ou contrefaçon. C’est ce volet spécifique de protection, que, par exemple, l’association Pierre de Bourgogne active très régulièrement (cf. p. 22).
Soulignons aussi, qu’en certifiant leur origine, ce dispositif, est un outil unique de promotion des matériaux et produits locaux, très utile à la conviction des maîtres d’ouvrage, notamment publics. C’est sur cet argument que les granitiers bretons, par exemple, insistent particulièrement.
Protection, promotion, on pourrait ajouter aussi structuration, car, dans le domaine de la pierre naturelle, les Bassins ou Territoires qui disposent d’une Indication Géographique, ont dû s’organiser, se structurer, autour d’une démarche forcément collective qui bénéficie à l’ensemble des acteurs.
Etendre ces bienfaits à l’Europe de la pierre est une avancée majeure, dont il est encore difficile de mesurer la portée, mais qui pourrait déjà permettre de réactiver une notion de filière européenne de la pierre naturelle pratiquement disparue. Car au-delà de la compétition entre les entreprises, l’industrie de la pierre naturelle a besoin de se fédérer et de se montrer, notamment face aux potentiels matériaux de substitution, dont la force de frappe est incomparable.
Merci à l’Europe si elle peut aider à celà.
Fiche technique
- Numéro du produit
- 1036
- Type de produit
- Pierre Actual
- Genre du produit
- Editorial
- Date du produit
- 2024/04/01