En cette période pour le moins mouvementée sur le plan économique, deux entreprises de la pierre viennent de fêter leurs anniversaires respectifs : 85 ans pour l'entreprise Cottenceau, avec quatre générations de tailleurs de pierre au compteur (cf. p. 17) et 365 ans pour l'entreprise Guillet (cf. 44), spécialiste de l'outillage ! Ce sont là les hasards du calendrier, mais on pourrait citer beaucoup d'autres entreprises de la filière, grandes et petites, dont la longévité peut aujourd'hui apparaître anachronique. Ne faisons pas d'angélisme, certains secteurs, par exemple, actuellement, la graniterie funéraire, offrent peut-être une espérance de vie moindre, mais globalement les métiers de la pierre traversent les décennies et même les siècles, pour certains, plus facilement que beaucoup d'autres. C'est le signe, que ces métiers s'accompagnent de réelles valeurs, humaines, patrimoniales et culturelles, qui, finalement, se transmettent toujours très bien, génération après génération et partout sur le territoire. Certains jugeront cela comme de l'archaïsme, nous préférons qualifier ces caractéristiques - et en plus c'est à la mode - de fondement de l'économie réelle. La filière aborde néanmoins l'une des périodes peut-être les plus difficiles de son histoire récente. Elle aura besoin de recentrer sur tout ce qui fait sa force et, plus que jamais, de le faire valoir et reconnaître. Même si nous savons que ce n'est pas dans le domaine de la communication, que la filière est la plus performante, beaucoup d'efforts sont faits localement - nous vous en rendrons compte dans nos prochains numéros - pour valoriser l'image des métiers. Et c'est bien là le meilleur des réflexes pour passer le cap et durer.