Comme un symbole, c'est en pleine période de Toussaint, époque de l'année traditionnellement la plus dynamique pour les professionnels de la marbrerie et de la graniterie funéraires, qu'aura été officialisée la disparition de la plus grande entreprise française de fabrication de monuments funéraires. Ainsi, Pelé Granits a cessé de respirer le 17 novembre après plusieurs années pendant lesquelles l'entreprise a toujours semblé courir après son passé. Course perdue d'avance tant, au cours de cette même période, les conditions générales du métier et du marché ont évolué. Même si de par sa taille, son organisation ou encore son actionnariat, Pelé Granits ne ressemblait à aucune autre entreprise du secteur, cette disparition interpelle véritablement sur l'avenir de l'industrie de fabrication de monuments funéraires en France. Quelle dimension d'entreprise ? quel niveau d'équipement ? quel rapport production/négoce ? quels produits ? quelle organisation commerciale ? quelles diversifications éventuelles ? Il est également symptômatique que personne, à part les salariés en dernier recours, ne se soit vraiment intéressé à la reprise de cette entreprise emblématique, signe que les acteurs du secteur n'ont pas une grande visibilité sur l'avenir de leurs activités, ni de marge de manoeuvre. Même si, à très court terme, les milliers de monuments commercialisés jusque-là par Pelé Granits devront trouver de nouveaux fournisseurs et donc redonner un peu d'oxygène à un secteur qui en manque singulièrement, les tensions du marché ramèneront tout le monde aux dures réalités et ce, rapidement sans doute. Quand un leader, même simplement historique, disparaît, la question que l'on se pose tout de suite - en souhaitant ne pas y trouver de réponse - est malheureusement : à qui le tour...