Les coups de boutoirs portés dans les médias par l’UFC Que Choisir l’année dernière ont trouvé des échos bien plus importants qu’on ne le croit généralement. La réforme du 19 décembre dernier prévoit l’élaboration d’un devis type par le ministère de l’Intérieur.
L’affaire ne s’arrêtera pas là.
Dès cette Toussaint, vous constaterez probablement la montée en puissance des articles de presse mettant en cause le prix des obsèques et une prétendue absence de transparence des factures de funérailles.
Malheureusement, les pratiques contestables seront encore mises en avant au détriment d’une majorité de professionnels sérieux. Et puis, faut-il aussi le préciser, il y a aussi de plus en plus de clients de mauvaise foi et agressifs.
Mais, c’est peut-être cela l’essentiel, les professionnels seront obligés d’évoluer, heureux ou pas de la situation.
Le prix étant devenu le premier critère de recherche pour de plus en plus de familles, on ne peut plus se retrancher derrière une prétendue impossibilité de chiffrer par avance ou invoquer également une soi-disant qualité différente.
Certes, il faut comparer ce qui est comparable… mais cela n’exonèrera pas de comparer tout de même.
Or les clients des pompes funèbres sont majoritairement des séniors dont une partie
de plus en plus importante est parfaitement rodée aux pratiques de comparaison
commerciale.
C’est un fait de société incontournable.
Ceci étant admis, des constats s’imposent :
- les exigences familiales se sont multipliées selon un niveau qualitatif accru, même
dans les campagnes
- une part de plus en plus importante de ménages glisse dans ce qu’il convient d’appeler
le quart monde et comme la dignité humaine ne se mange pas en salade, il faudra
bien les enterrer tout de même comme il se doit
- les tensions concurrentielles, différentes en milieu urbain ou en ruralité, sont cependant
partout présentes.
Donc, dans un système ouvert à la concurrence sauvage, la baisse des ressources des clients et du nombre de clients par concurrent obligera les entreprises à plus d’attractivité.
Cela signifie une transparence commerciale accrue et une rigueur de gestion.
L’ensemble du bouquet de produits et services offerts aux familles sera révisé sans relâche.
Les politiques de marges s’adapteront sans cesse aux réalités du marché et non
l’inverse.
Il faudra donc être plus modeste dans le train de vie et paradoxalement être de plus en plus à la hauteur d’objectifs de qualité. Ainsi, l’ère des devis aux prix menus ne tirera probablement pas les produits vers le bas de gamme mais plutôt vers le milieu de gamme tarifé à prix sages.
C’est plutôt une bonne perspective pour les fabricants en amont et une mauvaise pour la minorité d’entreprises sortant des critères moyens de profitabilité de la filière…