Dans un passé militaire, deux catégories d’individus étaient systématiquement écartées de toute mission sensible : ceux qui prétendaient ne pas avoir peur et ceux qui démontraient à la moindre occasion être esclaves de leurs peurs (plurielles ou singulière, claustrophobie comprise).
De fait, la peur est utile, elle participe même à l’instinct de survie. L’important, c’est de ne pas lui céder la conduite de nos décisions.
La peur sera pour beaucoup d’entre nous au rendez-vous cet automne :
- la grippe ? N’ayez pas peur d’elle mais agissez préventivement aux conséquences de la peur qu’elle peut engendrer parmi nos élus tout d’abord et parmi les populations les plus instables si les choses se gâtent, voire parmi votre personnel.
Informez-vous et informez les autres ;
- la crise financière ? N’écoutez pas les bonimenteurs. La faible reprise de l’été ne peut rien indiquer sur la possible panique des marchés lorsque l’Etat américain bouclera son année fiscale fin octobre. Mais soyez certains d’une chose : les familles vont de plus en plus «magasiner» les prix, comme diraient nos cousins du Québec. Alors soyez prudent et surtout souple en matière de gestion des engagements financiers sans hypothéquer votre avenir commercial faute d’avoir eu le courage d’investir pour le futur.
Nul ne boira le champagne demain s’il ne risque rien aujourd’hui.
- L’Europe ? C’est vrai que c’est un «machin», selon le mot du grand Charles. Mais cette Europe du libéralisme, épouvantable d’irresponsabilité, est un moindre mal face à un réflexe centralisateur parisien qui n’a pu justifier sa légitimité au-delà des limites du 19ème siècle. Paris n’est plus Paris et face à l’Europe, il faut tirer quand elle veut pousser, comme au judo. Le marché des services, à la Bolkenstein, fera des victimes parmi les récalcitrants et des gagnants parmi ceux qui auront l’intelligence de s’en servir, ne serait-ce que pour échapper à la logique des dinosaures…
- Les contrats obsèques ? Mais quand comprendrez-vous que ce sont eux qui assureront votre niveau de chiffre d’affaires ? Sauf bien entendu si vous choisissez d’être figurant dans le film du bon sauvage…
Alors groupez-vous et ne restez pas isolé quand ce sera la loi du nombre qui fera la différence
Et par pitié, souriez !
Faites confiance à votre capacité de naviguer opportunément entre la catégorie du
Français sauvage et celle du Français d’élevage. N’oubliez pas, pour y réussir, de bien distinguer la publicité (la réclame) et la véritable information. Car la paresse intellectuelle transforme n’importe qui en mouton de panurge…