Le virus de la grippe aviaire, H5N1, a fait couler beaucoup d’encre et a manqué son rendez- vous car les experts prévoyaient la possibilité d’une terrible pandémie à l’orée du printemps 2007. Comme rien ne s’est passé (tant mieux), les Occidentaux ont baissé la garde. Plus d’un professionnel, dans le funéraire ou ailleurs, s’est moqué du soi-disant luxe de précautions prises en perspective de la pandémie. Fin mars 2009, coup de théâtre, le spectre de la pandémie reparaît mais cette fois-ci venant de l’Ouest américain et non de l’Est asiatique, comme on s’y attendait. Ce n’est plus le H5N1 mais le H1N1, virus plus banal mais rappelant néanmoins la grippe espagnole. Mais, apprend-on, il y a de l’aviaire dans le cocktail génétique et de l’humain combiné à du porc, ce dernier étant, avec le canard, le foyer classique de développement de la grippe sous forme de mutant adapté à l’homme. Les spécialistes savaient de toute façon que s’il se passait quelque chose, nous le devrions au porc. C’est chose faite aujourd’hui alors que les spécialistes ont tous insisté, en 2007, pour dire que la mutation était hautement probable mais à échéance inconnue. Alors certes, le virus A/H1N1 qui nous vient du Mexique est moins virulent qu’on pouvait le prévoir mais il est tout aussi contagieux que dans le pire des scénarios. Il nous prouve donc la réalité mutante du virus de la grippe à partir de sa souche aviaire, comme on le craignait. D’ailleurs, vous le verrez, ceux qui ont fait des stocks de masques s’en félicitent désormais alors qu’ils étaient encore goguenards il y a encore quelques semaines à ce sujet. Or, ce texte étant écrit le 11 mai, nous constatons la croissance exponentielle de la pandémie en Amérique du nord et une croissance identique en Europe est prévisible avec un temps de décalage. Cette pandémie sera sans grandes conséquences immédiates. Mais attention, elle va toucher l’hémisphère Sud dès les prochains jours et se frotter à la souche H5N1 encore présente dans de nombreux pays sous forme d’épizootie. Les deux souches ayant une passerelle génétique par leur origine aviaire partagée, les spécialistes craignent une nouvelle mutation version plus meurtrière du virus à l’orée de l’automne, au moment où la menace se reprécisera dans l’hémisphère Nord. A ce moment-là, il faudra faire vite pour constituer des stocks de mouchoirs jetables, de sacs poubelle et de savon non agressifs pour la peau en usage intensif. Pour les masques, on verra… Si tel est le cas, nous lancerons une cellule de veille et d’information sur le site de Funéraire Magazine.