L'année funéraire se clôture avec deux phénomènes majeurs : - une réforme funéraire qui sera enfin traitée, indépendamment du contenu plus ou moins contestable en soi ; - un ramdam de l'UFC Que Choisir au moment de la Toussaint représentatif, à nos yeux, du malaise grandissant entre les opérateurs funéraires et les familles françaises ; Or même si vous préférez vous rassurer à peu de frais, avec des livres d'or ou des enquêtes de qualité menées auprès des familles récemment endeuillées, l'image du funéraire auprès du grand public n'en demeure pas moins désastreuse. Plusieurs raisons expliquent cette situation : - Ce sont les professionnels eux-mêmes qui se font quotidiennement du tort. A grands coups d'affichages urbains ou de publicités tous azimuts, l'argument du prix ne discrédite-t-il pas le collègue d'en face ? La dignité revendiquée par l'un n'implique-t-elle pas, implicitement, l'indignité prêtée à l'autre ? Chaque fois qu'un professionnel dit du mal de son concurrent, c'est la réputation de toute la filière qui en pâtit ; - L'évolution des prix, dans le funéraire, obéit au processus des vases communicants, l'augmentation chez l'un entraînant celle de l'autre ; Faut-il regarder avec plus d'insistance en direction des opérateurs dirigés par des actionnaires avides de rendement ? A l'évidence non car l'inflation des uns ne pourrait pas se pérenniser sans celle des autres. C'est donc la filière toute entière qui est en cause. Or le fond de l'affaire, ce n'est pas systématiquement le prix des choses mais plutôt leur rapport qualité/prix. On peut concevoir le bien fondé d'une facturation élevée quand les prestations et fournitures vont à l'avenant, mais seulement dans ce cas. Par ailleurs, toute famille manifeste une attente en termes de qualité humaine et relationnelle dans un contexte de funérailles touchant au plus sacré de ses valeurs. Or vous le savez, c'est seulement quand le professionnel n'est pas à la hauteur de cette attente que la famille proteste contre le prix, seul angle rationnel d'attaque dont elle dispose. Vu sous cet angle, le funéraire en 2008 est-il à la hauteur des besoins les plus profonds ? Enfin, la filière aurait tout à gagner à plus d'efforts en déontologie et non en concepts fumeux d'éthique. Rêvons alors d'une prévoyance funéraire axée prioritairement sur le respect des intentions réelles du souscripteur, sans préjudice des intérêts directs de ses proches. Ne pas vouloir toujours tirer la couverture à soi (la couverture d'assurance bien sûr...), respecter le collègue d'en face et jouer le jeu d'une véritable transparence commerciale, voilà probablement les remèdes à prescrire à une filière malade de ses vieux démons...