Dans quelle mesure la crise dont on parle tant depuis le 11 septembre dernier va-t-elle affecter les activités funéraires ? Le sujet du financement des funérailles était déjà dans l'air du temps puisqu'il nous avait été évoqué lors du trophée de golf Hygeco le 9 septembre comme sujet potentiel de dossier. En effet, la proportion des créances à recouvrer sur la totalité du chiffre d'affaires a considérablement augmenté ces dernières années. Il semble même que les entreprises sont de plus en plus confrontées à des situations où les familles n'ont plus les moyens de pourvoir à des funérailles décentes. On peut donc prévoir un retour d'importance des indigents. De toute évidence, la crise va aussi favoriser l'essor des contrats obsèques. Ce qui n'est pas sans poser des problèmes. En effet, les compagnies ayant du mal à rémunérer les contrats aussi énergiquement que la hausse des prix dans le funéraire, que vont devenir les engagements pris en nature, sur devis détaillés, à l'occasion d'exécutions de contrats désignant comme bénéficiaire l'entreprise funéraire ? Les professionnels ne risquent-ils pas de payer en larmes de sang des engagements pris les années passées sur des funérailles à exécuter dans un futur qui déchante ? La question posée par les pré-paiements dans un contexte économique aussi incertain risque de bouleverser toutes les stratégies suivies jusqu'à ce jour, démodant du même coup les règles les plus actuelles sur le sujet. Par ailleurs, les effets de la crise sur le funéraire doivent être considérés à l'aune de deux questions : - la mondialisation est-elle remise en cause à terme, notamment en matière d'importations de produits finis ? - les dépenses funéraires s'imposent-elles avec la même vigueur qu'auparavant dans l'esprit des familles ? Si les flux d'importation restent difficiles à prévoir, la question du volume des dépenses funéraires engagées par les familles pose en revanche un sérieux problème, tout particulièrement pour la marbrerie qui reste une dépense optionnelle dont on peut se passer ou reporter à plus tard l'effort. Les premières victimes seront donc les marbriers qui n'ont pas encore réalisé l'effort d'une diversification d'activité soit vers la mixité avec les pompes funèbres, soit vers d'autresmarchés locaux. C'est pour eux avant tout que la crise constitue un défi existentiel...