la filière en chantiers...

Ce numéro qui sera distribué à Batimat début novembre, met en lumière, à dessein, les possibilités qu’offre la pierre naturelle dans la construction contemporaine et les aménagements urbains. Phénomène récent, mais dont l’intérêt qu’il suscite auprès des architectes ne se dément pas, la pierre massive, occupe une place importante dans ces pages. Deux chantiers de restauration très particuliers et un aménagement urbain original complète, entre autres, ce contenu éditorial.

Mais “la filière en chantiers” aurait pu prendre un sens tout à fait différent, si nous l’avions abordé sous l’angle des restructurations en cours, notamment au niveau des entreprises (nous y viendrons prochainement).

Après la double reprise du granitier breton Rebillon (cf. Pierre Actual n° ..), le bassin d’exploitation de pierre dure de Hauteville (01), vient d’enregistrer un changement majeur puisque le groupe Carrières du Boulonnais a racheté pour leurs ressources en granulats, les entreprises Vincent et Rivat sur le site desquelles sont exploitées les pierres de Hauteville et de Chandoré. Qui exploitera demain la carrière Vincent de pierre de Hauteville ? La réponse pourrait avoir une influence certaine sur le paysage professionnel local.

En Bourgogne, la reprise récente de CMF par SETP concentre la production de pierre de Comblanchien, au moment ou l’autre producteur local, Gauthier, qui exploite aussi la pierre de Buxy, est repris par Sogépierre...

Si ces mouvements “tectoniques” nous font penser à des répliques du séisme La Pierre de France, la filière continue par contre à payer un sérieux tribut à la faiblesse de la consommation publique et privée, dans tous les domaines d’usage de la pierre. Et ça c’est inquiétant, même si la récente foire de Vérone, où l’on n’a jamais vu autant de Français exposants et visiteurs, vient paradoxalement nous réconforter sur la vision d’avenir des professionnels hexagonaux.

Bref, la filière pierre française est en chantier et on est sûrement loin d’avoir encore tout vu...