Batimat ou la quadrature du cercle

L’édition 2011 du salon Batimat pose beaucoup de questions
sur la place de la pierre dans cette manifestation et
dans la construction en général.
Installée dans le hall 7.2, la pierre naturelle est considérée
comme un matériau de décoration et non de construction. Il
est d’ailleurs étonnant et même très dangereux de noter
qu’un fournisseur de pierre reconstituée imitant la pierre naturelle,
était lui présent dans le hall 1, celui du gros oeuvre.
Le visiteur qui n’aura pas fait l’effort d’aller jusqu’au bâtiment
7 risque fort d’en tirer la conclusion que la pierre naturelle
n’existe plus...
Imaginons maintenant que ce même visiteur arrive
quand même dans le hall 7.2. Il constate alors
le faible nombre d’exposants de pierre naturelle,
à peine une trentaine, et le nombre encore plus limité
de producteurs français : 3 (Occitanie Pierre,
La Pierre de France et Rocamat. Au passage, remercions-
les grandement). Il se dit sûrement que
la filière pierre naturelle française est en bien
grande difficulté, pour n’y déléguer que trois représentants.
Dommage, car il s’intéresse quand même à
ces matériaux naturels, comme en témoignent les salles
combles lors des conférences qui parlaient justement de
construction en pierre.
Le format de Batimat, six jours pleins, et son coût, correspondent
de moins en moins à l’envie et aux moyens que les
entreprises de la pierre françaises sont prêtes à y consacrer,
lui préférant pour beaucoup des actions plus directes, et
plus efficaces sur le court terme.
L’ennui, c’est que Batimat est une occasion de rappeler aux
monde de la construction et de la prescription que la pierre
existe. Problème, y participer n’assure pas de retombées à
court terme pour les entreprises. Mais autre problème, ne
pas y participer en nombre, conforte la fausse image d’une
filière peu concernée et peu dynamique, ce qui, sur le long
terme, est très préjudiciable.
Alors que faire ? essayer de faire rentrer un rond dans un carré ?