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Métiers funéraires, un avenir en question ?

On parle d’humusation, mais aussi de terramation ou même de compostage funéraire. Tout cela veut dire la même chose, mais l’enrichissement du langage pour décrire la même pratique est un signe que beaucoup plus de monde y réfléchit, professionnels, juristes, scientifiques...

Thème d’une journée d’échange en décembre dernier à Grenoble (cf. p.32) de ce numéro, la terramation a aussi fait l’objet d’un article dans La Gazette des Communes, une Tribune dans Le Monde et un éditorial de Gaspard Koenig dans le journal Les Echos. Ça commence à faire beaucoup...

Brillant comme à son habitude, Gaspard Koenig choisit les “naturalistes” plutôt que les “technosolutionnistes” (adeptes des deadbots qui font parler les morts). Il espère que “pour une fois, la France ne restera pas à la traîne des progrès sociétaux”. Il souligne que d’après un sondage de l’association Humo Sapiens, 46 % des Français seraient prêts à recourir à l’humusation et qu’une étude de “La Semaine Juridique”, revue de référence dans le domaine du droit, assure qu’un simple décret pourrait l’autoriser, comme ce fut le cas pour la crémation.

Le philosophe évoque sans s’y attarder les problématiques techniques (le lieu, le temps de décomposition, la nature sanitaire du compost obtenu), qui mériteraient quand même que l’on s’y penche sérieusement, tout comme, peut-être, les conséquences psychologiques sur les proches, même si certains n’y voient que peu de différence avec l’inhumation ou la crémation. Une offre récente d’obsèques écologiques proposée à Lyon et qui n’a pas rencontré le succès espéré, démontre que tout n’est pas si simple quand les Français sont confrontés à la perte d’un proche (cf. p. 14).

La terramation ne devrait pas tarder à faire l’objet d’expérimentations. Elles sont annoncées sur des animaux à l’Université Bordeaux. La ville de Lyon y est apparemment prête également et on attend la constitution d’un Groupe de travail promis par le Gouvernement l’été dernier.

Que deviendront alors les métiers du funéraire et du souvenir, tels qu’on les connaît aujourd’hui, quand cette pratique traitera 100, 200, 300 000 corps ou plus ?

Il est temps de se poser sérieusement la question, car tous les produits et accessoires utilisés devront être biodégradables, et que la matérialisation du souvenir risque fort de disparaître, si, comme Gaspard Koenig  l’évoque en référence à Jean-Paul Sartre, les composts sont étalés aux pieds des marronniers et autres plantations qui seront, selon le philosophe, “des sépultures dont on pourra cueillir les fruits”.

Pour rappel, l’Eglise catholique a reconnu le droit à la crémation en 1963 et ce n’est que deux ou trois décennies plus tard que celle-ci a réellement démarré pour atteindre les niveaux que l’on connaît...

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Fiche technique

Numéro du produit
328
Type de produit
Funéraire magazine
Genre du produit
Editorial
Date du produit
2025/01/01
Numéro en cours
N°328
02/2025
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