

Mort cérébrale
Le numéro de février de Science & Vie consacre un dossier de plusieurs pages au thème de la mort et des mythes qui l’accompagnent depuis toujours. Comment l’Humain est-il devenu mortel ? Comment se déroule son voyage vers l’au-delà, sur la voie lactée pour aboutir dans un royaume souterrain ?
Ce dossier tente également d’expliquer le rôle que joue le cerveau dans la conscience que nous avons de la Mort, la nôtre et celle des autres.
“Les mythes et les rites funéraires représentent un changement dans l’histoire du Monde” assure l’historien Julien d’Huy. Si on ne peut pas dater la prise de conscience de la Mort par des pratiques funéraires car - peut-être, sans doute - les premières ne laissaient pas de traces (exposition aux charognards, canibalisme), les chercheurs attestent que les plus anciennes sépultures datent de 100 000 ans.
La conscience de la mort n’est pas non plus l’apanage du seul Sapiens, car Néanderthal enterrait aussi ses morts. Conscience que certains animaux semblent aussi posséder, éléphants, primates ou cétacés notamment, en tout cas lorsque la mort concerne celle de leurs congénères.
C’est bien sûr notre cerveau, machine infernale, qui nous donne plus qu’à tout autre, cette conscience de notre propre mort, en même temps qu’il nous incite à ne pas y croire. La prise de conscience de notre mortalité génère de la peur que le cerveau combat immédiatement en développant des mécanismes de déni.
Reste que la mort des autres est indéniable et là encore le cerveau invente la notion de deuil et de défunt afin de la rendre plus acceptable. “Le deuil assure Eric Crubézy, c’est la métamorphose du mort en défunt, qui passe par trois phases qui se retrouvent dans tous les rites funéraires à travers le Monde : d’abord voir le mort pour réaliser qu’il est mort, puis le cacher pour pouvoir commencer son deuil, enfin, le métamorphoser en défunt, une entité que l’on peut imaginer et dont on peut parler”.
Bonne lecture.
Fiche technique