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Conte de père O.

Le dossier du mois précédent sur les contrats obsèques appelle une suite.

De fait, elle arrivera dans quelques semaines avec le lancement de notre colloque «lumières  lyonnaises» pendant lequel une avancée légale majeure sera annoncée, susceptible de raser les stratégies des forces financières actuellement engagées dans ce domaine si les acteurs concernés acceptent de se mobiliser (voir article page 52).

Il était aussi possible de s’attarder sur Funexpo. Ce sera fait en détail dans le prochain numéro, celui-ci témoignant seulement d’une première impression (voir page 48).

Finalement, par temps de pré-Toussaint, ce sont les rites funéraires qui ont retenu toute mon attention, envers et contre les banalités médiatiques habituelles en cette saison et à ce sujet  (qui accélèrent d’année en année notre chemin vers la calvitie tandis que  les arbres perdent leurs feuilles…).

En guise de sujet se prêtant à cette période spécifique, j’ai retenu l’exposition permanente «éternités» du musée lyonnais des Confluences (voir page 54). Elle m’a épaté par sa qualité scientifique tout en me faisant toucher du doigt le fait  que l’on connaît mieux désormais les rites funéraires exotiques ou relevant d’un passé lointain que ceux pratiqués chez nous il y a cinquante à cent ans.

Or, ayant vécu une jeunesse vosgienne en phase avec le quotidien des générations précédentes jusqu’au début des années 70, j’appartiens à une génération pivot qui sera bientôt en situation d’être la dernière à pouvoir témoigner de ce qu’était le vieille France traditionnelle lors des enterrements.

Ce qui explique en outre ma quantité de souvenirs personnels en matière de coutumes funéraires  tient  au fait que mon éducation a été confiée  à un précepteur qui était prêtre et qui m’entraînait à sa suite dans la célébration de la quasi-totalité des enterrements dans la paroisse (c’est de cette époque que date mon allure typiquement croquemort). J’ai aussi profité du témoignage et de l’enseignement des vieux paysans.

Somme toute, ce fut une enfance et une  adolescence pouvant être instructive aujourd’hui dans le funéraire et dont je crois utile de témoigner avant de passer aux «travaux pratiques» qui feront de moi, sans originalité, le locataire enfin muet d’une tombe.

De cela, j’en fis une force dès mon début de carrière comme maître de cérémonie car j’évoluais comme un poisson dans l’eau en montant des convois.

Certes aujourd’hui le funéraire a évolué au même titre que d’autres secteurs d’activités. Cependant, comme il est quotidiennement demandé aux opérateurs funéraires d’être des références à propos des usages funéraires, j’ai pensé dès la sortie du musée des Confluences qu’il fallait compléter cette visite par un rappel de ce qui se faisait chez nous il y a encore quelques décennies.

Aussi absurde que cela puisse paraître, le Français des années cinquante-soixante sera bientôt moins bien connu de nos jeunes générations que le Bantou de l’Afrique australe au 19ème siècle, par exemple. Il fallait remédier à cette situation, transmettre aux nouveaux professionnels de pompes funèbres les clés d’un passé encore récent qui explique pour grande partie l’existant d’aujourd’hui dans ses prolongations de pratiques ou au contraire dans ses frustrations. C’est tout l’objet du dossier «Gaston est mort» que vous lirez dans ce  numéro. J’espère  que vous l’apprécierez sans ironie et/ou nostalgie à l’égard d’attitudes que certains, hélas, peuvent trouver judicieux de traiter par l’ironie.

L’intérêt est  de reconstituer une époque et une mentalité qui fondent notre identité actuelle malgré le masque récent de l’audiovisuel, de l’informatique et d’Internet.

Comme dans le conte bien connu, je laisse alors dans ce dossier quelques petits cailloux destinés à la connaissance de la relève dans les effectifs de la branche funéraire.

Puissent-ils  trouver un intérêt à remonter cette piste les reliant à leurs proches ancêtres, Gaulois du 20ème siècle…

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N°324
05/2024
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