éditorial, mobilisation

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Mobilisation…

A Nice et à Paris vos collègues ont été obligés d’affronter l’inadmissible.

Si par votre spécialité professionnelle vous êtes directement concernés par le terrorisme, vous l’êtes aussi du fait que vous pouvez apporter une précieuse contribution à la résolution de cette crise. Encore faut-il la comprendre.

Il faut simplement cerner le fond de la question et faire la juste part entre le fait religieux et la simple et pure barbarie que l’on peut aussi rencontrer dans les pratiques criminelles de banlieue. Or en supposant l’émergence d’un mea culpa chez les Musulmans, cette hypothèse pourtant hardie, car improbable, ne suffirait pas car toutes les religions sont en crise aujourd’hui et n’offrent plus un bouclier contre la férocité.

Nous vivons en fait une période charnière de civilisation où les anciennes valeurs sont en train de tomber. L’Islam est la religion la plus fragile du fait de ses excès de «haram-interdit» et de «bécif-obligatoire». Il en découle une paranoïa collective touchant une part importante de ses fidèles. C’est pourquoi elle perd la bataille des cœurs du fait des atrocités qui s’accumulent dans le monde en son nom. Mais le Christianisme vacille lui aussi, du moins en Occident, sous le poids de l’indifférence des uns et de l’opacité théologique des autres.

Et les Bouddhistes me direz-vous ? Fait récent, leur pensée métaphysique côtoie difficilement les joies de l’électronique et la hausse du pouvoir d’achat. Le niveau de standing est désormais plus influent dans les consciences que les paroles du Bouddha…

Or il n’y a pas que le sentiment religieux qui est en faillite sur toute la planète.

Le capitalisme prépare également sa chute par ses excès. L’économie est déconnectée du réel et l’argent ne récompense plus comme avant le mérite.

Aucune solution valable ne viendra donc des Etats qui se sont embourbés dans leur budget de fonctionnement. Or c’est d’une armée de psychiatres dont nous avons besoin et non de policiers et d’espions, hypothèse à partir de laquelle on peut penser que vous pouvez quelque chose en tant que professionnels funéraires. Car s’il y a quelques milliers de psychopathes en puissance autour de nous (prêts à devenir des meurtriers sadiques), il y a en revanche des millions de psychotiques sur notre sol, c’est-à-dire réfléchissant avec le même trouble de la pensée sans être résolus à passer, pour l’instant, à l’action, qu’ils soient de souche arabe, africaine ou européenne.

Dans une société ouverte aux quatre vents, il est donc urgent d’opposer à la folie du meurtre et de l’atrocité brutale et/ou sadique une nouvelle logique d’entente en intelligence partagée. Le niveau où celle-ci peut se construire ne peut en aucun cas être virtuel. L’intelligence partagée dont nous avons besoin se mesure au lit, à table et au cimetière, secteurs d’activité où le génie humain se célèbre par des rites.

On dit couramment «bête comme ses pieds» mais c’est bel et bien avec eux que notre société avancera, dans l’expérience pure et concrète.

Les obsèques s’inscrivent dans cette logique, ne serait-ce qu’en sollicitant des participants dans l’action de suivre un cortège. C’est en avançant sur une route que l’on découvre ses compagnons. Le criminel se présente en tant qu’obstacle ? Dépassons le et surtout, comme la mosquée de Saint-Etienne-du-Rouvray, refusons lui la reconnaissance d’un honneur funéraire partagé. La réaction des Musulmans de cette ville prouve d’ailleurs la centralité de cette question dans la crise actuelle.

Restez ainsi conscients des enjeux sociaux exprimés en funérailles et défendez y l’idée que le respect mutuel est une règle intangible. Mobilisez vous, enfin et surtout, pour être  les gardiens des valeurs acquises par nos ancêtres afin qu’elles puissent continuer à être comprises, acceptées, honorées et respectées par tous, ce qui est hélas fortement compromis…

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