

T’as le bonjour d’Hubert
Les Français ont largement évolué en matière funéraire depuis plusieurs décennies. Ils veulent majoritairement une cérémonie du dernier hommage, à plus de 50 % ils optent pour la crémation et plus des deux tiers veulent préfinancer leurs funérailles.
Ces choix nouveaux bousculent les habitudes en éloignant progressivement les familles des circuits qu’elles suivent classiquement à l’occasion d’un décès : bureau de pompes funèbres, états civils et maison paroissiale puis église du quartier.
Pourquoi ? Parce que la réponse à ces nouveaux choix favorise Ia consultation d’Internet, l’inverse étant aussi vrai.
Est-ce que les professionnels funéraires ont réellement pris toute la mesure de la dé-sorganisation qu’une telle évolution induit ?
Certes Internet est devenu un instrument d’efficacité commerciale.
Mais son contenu draine aussi des blablas inutiles ou mensongers. La porte est alors ouverte aux démarchages commerciaux qui remplacent le rapport direct entre le professionnel et la famille sans garantie d’objectivité et de sincérité.
Internet, c’est la caravane publicitaire du tour de France qui pénètre dans votre salon. C’est la Mère Denis, puissance multiple, qui vous fait croire que vous êtes un initié en possession de l’information la plus récente et la plus pertinente.
Evolution incontournable vous dites ? Il faut faire avec ?
Oui, mais pas n’importe comment ! Outre la démonstration d’un besoin d’information immanquablement fiable et sérieuse, cause perdue par avance, Internet nous prouve que le funéraire français n’a pas été à la hauteur de sa libération depuis 93.
De fait, quand il aurait fallu une mobilisation syndicale des professionnels contre l’emprise excessive des lois, règlements et empêchements administratifs, la filière n’a pas su trouver sa méthode de self défense. On a plutôt l’impression du contraire.
Or le tsunami qui s’approche de la filière funéraire via Internet et la manipulation du marché par l’interférence des plateformes d’assistance ne fait que souligner des lacunes bien ancrées.
L’uberisation des activités funéraires n’est pas qu’une simple vue de l’esprit, elle va s’imposer par la combinaison d’un moyen, Internet, et plusieurs raisons dont la persistance du chômage et la montée en puissance des exécutions de contrats obsèques.
Pour tenir en main son avenir, la filière devra retrouver au plus vite les bases incontournables d’une véritable défense de métier.
D’un côté il y a une place pour la diplomatie, la courtoisie, le lobbying, de l’autre il doit y avoir le combat, dans la rue, les médias ou les tribunaux s’il le faut.
Mais l’égocentrisme prévalant le plus souvent dans la filière empêche de concevoir un plan d’action transparent et adapté. Or il existe un besoin de plus en plus pressant d’explications claires auprès de l’amont financier, de l’administration ou des parlementaires pour gérer la confusion et l’incohérence qui empoisonne aujourd’hui le quotidien des professionnels et des familles via un amoncellement juridique. Il faut urgemment concevoir et promouvoir des principes équitables et réalistes pour tous.
La difficulté ne réside alors pas dans la conception d’une logique mais plutôt dans la mobilisation des moyens pour la défendre. Qui fera échec aux abus des plateformes le cas échéant ? Qui remettra à leur place les financiers s’ils se donnent le droit d’outrepasser les règles ? Qui recadrera les abus administratifs ? Qui tiendra tête au personnel politique parfois mégalo ? Qui n’aura pas peur du scandale salutaire pour tous ?
Certainement pas ceux qui s’accomodent du pire… Mais que ces derniers se méfient. Les mauvaises graines n’ont jamais donné de bons fruits.
Aujourd’hui c’est moi qui le dit. Demain ce sera Hubert via internet…
Fiche technique