Lueurs d’avenir

Ce serait tellement sympa de pouvoir consacrer la majorité des éditoriaux à des sujets plaisants ou profondément humains. Mais voilà, l’actualité est souvent rabat-joie tout en nécessitant de prendre position à son sujet.

En méditant il y a quelques semaines devant le sapin de Noël, décidément…, je me suis dit que l’organisation de funérailles et surtout la maîtrise de cérémonie ressemble à l’étoile que l’on place au sommet de l’arbre ou à l’étoile du berger, la dernière qui s’éteint dans le ciel.

Etoile encore, celle de Bethléem brillait dans la nuit la plus longue de l’année. Une nuit comme celle du deuil, comme au plus profond de la tristesse et du désarroi.

Or que viennent chercher les familles auprès de vous ? Des produits et services, certes, mais aussi cette étoile de l’espoir, l’étoile-repère de navigation.

Le funéraire doit prouver, dans son ensemble, que la vie a du sens et du bon, que la société n’est pas si moche et apporte des solutions collectives aux problèmes individuels.

Est-ce qu’il est à la hauteur aujourd’hui de cette ambition aussi évidente que nécessaire ?

Après vous avoir interpellés par cette question, je reviens vers vous avec des considérations plus pratiques. L’INSEE nous déclare en janvier 600 000 décès survenus en 2015.

Ce chiffre comprend ceux d’Outre Mer. En métropole, il vaut mieux compter 587 000.

C’est beaucoup, plus que d’habitude, et certainement encore moins que bientôt, dans une ou plusieurs années. La hausse des décès, annoncée de longue date, arrive.

Premier effet, inattendu, c’est que vous êtes nombreux, trop certainement, à ne pas y trouver un avantage immédiat.

Je m’explique : vous avez commandé plus de cercueils que d’habitude, vous avez beaucoup travaillé sur le terrain mais les dossiers tardent à être encaissés. Vos dettes clients ont gonflé sur le bilan et les victimes en première ligne sont vos fournisseurs.

Il fallait s’y attendre car si votre stock augmente et pas vos encaissements en conséquence, il y a toujours quelqu’un qui en supporte les conséquences. A priori, c’est le fournisseur qui trinque avec des délais de règlement allongés.

Dès lors, il faut vite en tirer un enseignement pour ceux qui se reconnaissent dans ce descriptif de situation. En effet, cette difficulté de trésorerie n’est pas occasionnelle. Au contraire, elle va devenir de plus en plus pressante si l’augmentation d’activité se poursuit.

Autant dire qu’il est urgent de revoir si besoin le suivi des encaissements. C’est peut être même une question existentielle pour certaines entreprises.

Il va falloir s’habituer à l’augmentation progressive de fond de roulement et comprimer en conséquence le délai de paiement des dossiers.

Comment y arriver ? En prenant des acomptes et des chèques de réserve quand un paiement différé est convenu avec la famille. Celle-ci doit comprendre qu’à défaut d’être réactive avec la banque et sans compter sur un paiement rapide du notaire, le ou les chèques de caution serviront de moyens de pression sur la personne qui a pris la responsabilité de commander les funérailles auprès de l’entreprise.

C’est ça ou alors certains mettront la clé sous le paillasson.

Profitez en pour perfectionner la mise en page de vos imprimés de bons de commande. L’engagement à payer doit aussi comprendre la désignation des modalités de paiement pour qu’aucune contestation ne soit ensuite possible.

De telles dispositions ne sont pas inhumaines, ni contraires à la déontologie ni même en contradiction du vœu d’espoir pour l’endeuillé. Elles sont tout simplement logiques et découlent d’un rapport équilibré entre l’entreprise et son client…