Editorial

L’avenir se dessine

Avec la reprise de l’enseigne Roc Eclerc par Ophiliam-Funecap (Pascal Leclerc), l’incertitude sur l’avenir de la filière fond à vue d’œil. Faut-il s’en inquiéter comme beaucoup l’on fait dès la nouvelle connue en dernière quinzaine de juillet ? Oui et non.

Oui parce que tout le monde ne sera pas racheté et de nombreux professionnels vont devoir sérieusement réfléchir sur leur positionnement commercial.

Non parce que l’évolution récente ne fait que monter les enchères de la qualité et cela profitera aux meilleurs. Qui doit s’en plaindre ?

Regardons y de plus près.

Plusieurs certitudes demeurent. Tout d’abord la recette intangible pour qu’un réseau économique puisse bien fonctionner sur le long terme. Il lui faut établir un équilibre harmonieux entre trois fonctions de base :

- le professionnel (expertise de métier)

- l’organisationnel (capacité de création et gestion)

- le financier (carburant de toute stratégie)

Ensuite une autre évidence se confirme : le métier va perdre son homogénéité pour se diviser en deux catégories de professionnels.

Une première sera composée d’intendants à forte valeur capitalistique, possédant immobilier, parc de véhicules et employant beaucoup de personnel.

Une seconde rassemblera la population des indépendants travaillant à faible investissement capitalistique mais avec ancrage fort dans le savoir faire et la connaissance du terrain.

Il faudra répondre aux besoins de tous mais ceux-ci différeront selon la taille commerciale de chacun. Pour les uns la réponse financière sera primordiale, pour les autres ce sera la formation, les achats etc.

Diriger un réseau nécessitera non seulement d’embrasser avec une même efficacité les besoins des plus gros comme ceux des plus petits mais aussi de savoir équilibrer les trois fonctions clés (professionnelle, organisationnelle et financière) sans en privilégier une plus que les deux autres.

Vous imaginez bien que pour relever ce défi, il va falloir monter d’un cran le niveau de ce qui a été apporté jusqu’à ce jour sous couvert d’enseigne nationale.

Ce défi concerne toutes les forces concurrentielles en présence aujourd’hui.

Si l’entreprise locale s’assume toute seule, elle ne peut s’en prendre qu’à elle si une insuffisance se révèle. En revanche, enseigne oblige, toute démarche collective se doit désormais de répondre sans faille aux besoins les plus divers de chaque point commercial, dans ses impératifs particuliers du secteur comme dans ses attentes vis à vis des enjeux nationaux (médias, contrats obsèques, information etc.).

Funécap affiche des ambitions, certes (voir communiqué de presse page  26). Des moyens aussi, d’accord. Mais ce groupe rencontrera des obstacles à franchir, tout aussi nombreux que le nombre d’entreprises rachetées, cela se vérifiera.

En face il y aura des indépendants qui devront imaginer les moyens nécessaires pour actualiser constamment leur capacité de réponse aux attentes des familles.

Souhaitons que cette exigence ne soit pas un requiem pour les fournisseurs tant on leur a demandé depuis la création des centrales d’achat.

L’inquiétude majeure, c’est en effet celle fournisseurs confrontés à des volumes concentrés de commandes sans réel bénéfice de productivité en retour. Le rapprochement récent des capitons Carrier Feige Renaud par les Menuiseries Ariégeoises illustre une option possible d’adaptation. Mais ce n’est pas une recette unique et exclusive.

Gageons que la qualité des rapports humains pèsera encore quelque chose demain…