

Danse macabre version 2015
L’activité française des pompes funèbres en 2015 est certes dominée par des marques (OGF, Roc-Eclerc, Le Choix Funéraire). Mais en réalité capitalistique, elle évolue différemment (OGF, Funécap, Sérénium).
Seule OGF fait encore partie des dominants selon les deux critères, marques et capital.
Funécap tient une position particulière. Ce jeune acteur devenu n°2 joue sur plusieurs registres au niveau de la marque, exploitant en propre Pascal Leclerc, travaillant aussi sous franchise Roc-Eclerc, possédant en outre France Obsèques Liberté et utilisant par ailleurs très souvent le patronyme commercial des entreprises intégrées par rachat. Sérénium suit le même chemin en exploitant les enseignes réputées sur leur bassin d’exploitation.
De fait, le marché se concentre de plus en plus sur le plan financier tout en gardant une apparence commerciale diversifiée afin de ne pas casser sur le plan local la dynamique des fonds de commerce. Néanmoins, ces opérations de reprise et de concentration (de «consolidation») peuvent peser in fine sur le rapport qualité/prix offert aux familles si les investisseurs n’ont pas la sagesse d’une patience de rentabilité. Or le marché vit aujourd’hui une rupture avec le rythme de croissance qu’il a connu depuis 1993. Contrairement à ces «vingt glorieuses», le rapport de force a commencé à s’inverser, donnant l’avantage au client final face au professionnel, Internet étant passé par là.
Et ce n’est qu’un début ! Le salon Funéraire Paris 2015 vous permettra de constater l’ampleur du changement qui va s’emparer de la branche entière. Au niveau des investisseurs il y aura du nouveau, donc des opportunités pour ceux qui veulent revendre pour partir à la retraite, s’orienter vers une carrière nouvelle ou tout simplement intégrer un collectif nouveau.
Ce qui veut dire, en gros : patientez quelques mois avant la vente de votre entreprise, si telle est votre option d’avenir (vous discuterez ainsi en position de force). Lire cet éditorial et retenir ce conseil peut vous rapporter gros…
Pour ceux qui n’en sont pas encore là, ce que nous souhaitons vivement pour les garder comme lecteurs assidus, nous leur conseillons de lire attentivement l’option page 16 ainsi que l’article page 28. En effet, l’identité de l’entreprise, les motivations des individus qui y travaillent et la nature de ce qui est offert aux familles, tout cela forme un tout indissociable et cohérent. C’est pourquoi on peut dire qu’à l’avenir, il y aura ceux qui se développeront essentiellement par le bouche à oreilles et ceux dont l’endeuillé découvre l’existence par Internet, par un plateau d’assistance ou par des publicités directes ou indirectes.
Dans le premier cas, il s’agit de répondre au mieux à des besoins.
Dans le second, la tactique repose sur la mise en œuvre de multiples stratégies de capture des clients.
D’un côté comme de l’autre, les stratégies diffèrent mais le critère déterminant sera la façon dont évolueront les pratiques de tiers payant : démocratique ou chasse gardée (braconnée) par des accords en amont (identité d’actionnariat, rétrocession de marges, etc.) ?
D’autres changements s’annoncent également. Le mouvement crématiste est à la croisée des chemins, voir article page 22. Parallèlement, la graniterie et la marbrerie sont vouées à impulser une évolution dans le culte du souvenir, voir article page 46.
Groupements et syndicats sont également entraînés dans la danse. Les uns et les autres ont leur propre histoire et des ambitions qui en découlent, si ce n’est des limites. Les assemblées générales de printemps nous permettront d’établir une photo de la situation dans la limite de notre présence à celles-ci. Gageons qu’on y évoquera le principal et pourquoi pas l’essentiel pour assurer à l’avenir un minimum de clarté et d’ouverture du métier…
Fiche technique