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Oyez bonnes gens !

Voici que nous avons reçu cet été, dans nos boîtes aux lettres tout comme dans nos mails, des sollicitations nombreuses et diverses afin de nous faire souscrire, comme particulier, un contrat obsèques.

Une formule employée nous a fait sourire en la circonstance et matière, émanant d’un prospectus de mutuelle : «préserver votre équilibre de vie». Lier cela à de la prévoyance funéraire, c’est un peu déséquilibré vous ne trouvez pas ?

Bref, on pourrait en sourire si ce même prospectus ne citait pas en outre le recours à des prestataires «rigoureusement sélectionnés». Sélectionnés par qui me direz-vous ? Mais par la mutuelle pardi ! (Pas par la famille bien entendu).

Et sélectionnés à quel titre ? Les ministères et les organisations de consommateurs s’avèrent incapables de comprendre quoi que ce soit en la matière mais cette mutuelle, par don divin, semble être capable d’une sélection en lieu et place des principaux intéressés.

On se demanderait à juste titre sur quelle base s’effectue une sélection pour le compte d’autrui en la matière ! Nous avons beau chercher, nous ne trouvons hélas qu’une seule base, qu’un seul critère : l’argent. L’argent de qui ? Du souscripteur ? Non car tout est compris dans la ou les cotisations. Des familles ? Non, elles considèreront que le défunt a tout payé de son vivant. Des pompes funèbres chargées des funérailles ? Mais c’est bien sûr, évidement !

La recette existe depuis longtemps. On dit aux souscripteurs puis à leur famille que le prestataire est sous surveillance d’exécution des dernières volontés. Mais en réalité tout se vérifie au mieux sur facture et seulement sur papier, jamais ou presque sur le terrain.

Ou ce type de vérification est bidon, ou alors il est possible de déguster, par exemple, du fromage sur site Internet… Il est illusoire de prétendre que l’on vérifie l’emploi d’une assurance vie comme on surveillerait l’application d’une garantie IARD*.

Alors de grâce, ne parlons pas en pompes funèbres de prestataires «rigoureusement sélectionnés» comme on évoquerait des morceaux de jambon de choix pour qualifier une charcuterie. C’est ridicule, c’est mensonger.

Et dire que les gens y croient, conditionnés qu’ils sont.

Nous dirions même plus, les professionnels acceptent la farce, ils s’y soumettent, sous prétexte qu’il est permis par exception de faire de la pub pour la prévoyance funéraire.

Mais où ont-ils vu que l’immoralité interdite par la loi devient subitement morale et admissible quand elle est accolée à une proposition d’assurance ?

C’est une vue de l’esprit, une reddition en rase campagne totalement inadmissible du fait qu’elle va entraîner une concentration de filière qui sera fatale aux petites entreprises. Celles qui survivront ressembleront aux métayers d’antan, pour ne pas dire aux «journaliers» embauchés à la tâche, comme aux bons jours du Roi soleil.

Nous vous avons donné ces derniers mois tous les arguments juridiques pour vous défendre, d’avril à aujourd’hui. Non le mandat civil d’exécution de dernières volontés ne donne pas au mandataire la capacité de rançonner à son profit les prestataires de funérailles. Non la sous-traitance, comme vous le verrez dans le dossier de ce numéro page 54, ne peut pas se réaliser en dehors du contrôle du client et de sa famille, des limites du Code du travail et du cadre strict de l’habilitation funéraire.

Grâce à Dieu, on n’intervient pas dans les pompes funèbres hors des applications du contrôle préfectoral, le même pour tous, même pour les banquiers et les assureurs, et dans le plus pur respect du deuil et des bonnes manières protégées par la loi.

Nous l’avons dit, nous l’avons écrit.

Mais dorénavant, qui osera prendre le relais pour aller plus loin ?…

 

* IARD : Incendies, Accidents et Risques Divers

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N°323
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