

Le mois du blanc
Janvier est traditionnellement le mois des soldes et de la lingerie. Pour Funéraire Magazine, le mois du blanc correspond au point produit annuel consacré à l’hygiène et au froid funéraire. Alors vous voilà avertis, munissez vous de gants, d’une blouse et d’une charlotte et d’un masque FFP2 avant de tourner les pages. On ne sait jamais…
Pour ce qui concerne la filière, notez que le blanc est plutôt grisonnant au vu de situations où sévissent parfois la corruption ou les collusions d’intérêt. En effet, l’un des points essentiels à vérifier quand on monte une étude locale d’implantation funéraire consiste à connaître la couleur de chaque établissement de soins vis-à-vis de la concurrence potentielle. Le feu vert d’investissement équivaut logiquement au constat d’une stricte neutralité des services locaux de soins, ce qui n’est pas toujours le cas.
Souvent entre en jeu la réputation locale d’une entreprise mais pas toujours, disons plutôt de moins en moins. Vous pouvez être un bon professionnel, excellemment réputé et souffrir néanmoins, souvent subitement, d’un accord qui s’est effectué derrière votre dos, chez l’assureur national ou dans le for intérieur de personnels en blouse blanche.
Nous ne sommes pas les premiers à le dire. En feuilletant nos archives, nous avons relu l’intervention de Philippe de Margerie, alors président des PFG, dans un débat mené en juin 1995 par l’association des amis de l’Ecole de Paris du management.
Face à son interlocuteur qui lui dit, à propos du funéraire : on a parlé de corruption…
Philippe de Margerie répond : dans certains endroits, c’est un problème très difficile et très agaçant. La concurrence est telle dans ce métier que si l’on n’y prend pas garde les gens font n’importe quoi pour avoir une affaire… J’y suis si hostile que je l’ai interdit dans l’entreprise quand j’en ai pris la présidence. On a perdu 5 ou 6 points de parts de marché à cause de cela, avec des décisions très douloureuses, car des parts en moins, c’est des emplois en moins….
Pour précision, OGF a employé jusqu’à 7 900 salariés et en compte aujourd’hui 5 500.
Or si OGF a prospéré sur la notion de monopole communal, ne croyons surtout pas qu’elle ait eu un jour le monopole de la corruption, loin de là. Donc, sans vouloir jeter l’opprobre sur qui que ce soit et encore moins sur la filière en général, comme la grande majorité d’entre vous, nous irons déposer un cierge votif pour que le mois du blanc soit la règle toute l’année et dans toutes les activités funéraires.
Mais comme vous pourrez le constater en feuilletant ce numéro, tout n’est pas blanc non plus dans le fonctionnement du Parlement au regard de la logique démocratique. L’actualité juridique de ce mois est exceptionnellement dense et nous avons dû en conséquence bousculer notre programme éditorial pour vous permettre de prendre connaissance de textes vous concernant et risquant de vous prendre de vitesse, à la hussarde plutôt que dans le respect de vos compétences et de vos droits légitimes.
Le gouvernement actuel est en revanche actuellement irréprochable dans son traitement du dossier funéraire. Un décret est attendu prochainement en matière de prévoyance funéraire. Nous sommes a priori optimiste sur son contenu et surtout sur les enseignements qu’en tireront les institutions financières. Mais gare aux plateaux d’assistance car c’est avec eux que l’avenir se jouera. Quant aux hôpitaux, la réaction positive de Marisol Touraine à notre article relatif à la position incompréhensible de la Direction Générale de la Concurrence et de la Consommation vis-à-vis de la neutralité des chambres mortuaires indique que tout espoir reste raisonnable à ce sujet. Encore faut-il qu’ensuite, les Administrations centrales se rappellent qu’elles sont consacrées, théoriquement, à la défense des populations…
Fiche technique