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Alea jacta est…

Mis à part Norwich Union, Prolier et ses boîtes de pâté fournies gratuitement aux souscripteurs il y a vingt ans, ce ne sont pas les assureurs qui sont les plus contestables sur le marché des contrats obsèques mais pour partie d’entre eux certains professionnels funéraires.

Les deux mamelles pouvant alimenter - quand il est médiocre - un financier ou un stratège impliqué sur le marché des pompes funèbres sont bien connues. La clientèle que l’on ne saurait gagner par une réelle qualité est à capturer «en douce» soit au sein de l’hôpital (ce qui est parfaitement illégal), soit auprès de l’assureur (ce qui est parfaitement légal).

Ce sont les deux ficelles sur lesquelles peut tirer un gestionnaire qui ne veut rien comprendre à la mort et qui se fiche complètement de la dimension humaine sous-tendue par des funérailles ou par la gestion quotidienne de son personnel.

Petit à petit, ces réalités ont été découvertes par  les assureurs au vu des plaintes formulées par les familles de leurs souscripteurs. De fait, il faut se méfier de contrats qui n’engagent pas l’honneur personnel d’un entrepreneur (ou élu) vivant en osmose avec la population de son secteur et ce, parfois ou souvent depuis plusieurs générations.

C’est donc sous cet angle qu’il faut situer la nouvelle réforme du cadre légal des contrats obsèques. Les «parlementaires-sandwichs» n’ont pas eu cette fois-ci beaucoup droit à la parole. L’argument de l’affectation des fonds disponibles pour payer prioritairement les funérailles a été entendu mais pas pour passer dans le même lot la promotion d’une appellation contrat obsèques profitant seulement aux professionnels funéraires.

Bien entendu des gémissements vont monter des chaumières au luxe feutré.

Le cœur de nos ministres restera-t-il insensible à autant de détresse ?…

Mais faute d’une surprise réglementaire, il ne faudra plus compter sur une appellation «contrat obsèques d’origine contrôlée», sauf coup de butoir à la hussarde et en nocturne parlementaire. On connaît bien ça dans le funéraire…

Mais pour l’heure, qui s’annonce funeste pour les psychorigides, faute de pouvoir recourir à une appellation «obsèques délimitées de qualité supérieure» qui aurait dû leur procurer une ivresse sans vergogne, les assureurs ont sauvegardé néanmoins et férocement leurs intérêts.

En 2008 les contrats ne devaient-ils pas être garantis par une hausse calquée sur le taux d’intérêt légal ?

Retour désormais à la case départ dans le code des assurances où 85 % de la cotisation du souscripteur seront placés en produits financiers et où l’assureur perçoit sa dîme sur les intérêts de la provision mathématique du contrat avant même de revaloriser la garantie du client.

Mais là, nous sommes dans le folklore bien connu des compagnies…

Légitime d’ailleurs, il faut bien que l’assureur garde son os à ronger. Désormais, la stratégie des grands boulevards est fixée : soit englober le contrat obsèques dans le flou artistique d’une prévoyance dédiée aux frais de fin de vie, soit se séparer de toute attache avec un intervenant particulier de la filière funéraire.

Dans la seconde hypothèse, tout sera indicatif et rien ne sera formel, sauf le montant du chèque et l’assurance de pouvoir recourir à un ange gardien par ligne téléphonique à numéro vert ou par Internet.

Dès lors, le rapport entre l’assureur et l’intervenant de pompes funèbres devra s’appuyer sur un consensus indiscutable, un niveau de qualité rassurante pour le client et ses proches qui pourront garder le choix de l’intervenant de pompes funèbres sans risquer, normalement, de tomber sur un margoulin.

Cela aurait pu profiter à l’Afnor mais celle-ci semble avoir déjà trébuché sur le tapis d’entrée des pompes funèbres. Resquiescat in pace…

Cette situation va donc pousser les professionnels de pompes funèbres à mettre au point un référentiel offrant un meilleur rapport qualité/prix que tout ce que l’on a connu jusqu’à aujourd’hui comme système labellisant. C’est à eux de le faire et pour leur propre compte.

Le vin est tiré, il faudra le boire, jusqu’à la lie pour les uns et l’hallali pour les autres…

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