

«Programme Commun»
La pression de la crise s’accroît sur des pompes funèbres qui abordent un virage serré.
C’est pourquoi il est urgent d’établir une feuille de route :
- Rendre cohérente toute politique nationale en brisant la logique d’une réponse unique face à des problématiques différentes. Une famille ne s’organise pas devant la mort à l’identique en Corse, à Paris ou dans le Pas de Calais. Dont acte ! Après avoir subi les ravages de lois conçues sans égard pour la ruralité, après une inflation technocratique de réglementation, le discours de la filière funéraire doit oser réformer en profondeur ses réponses techniques (traiter le corps comment et à quel prix ? où garder le corps et à quel prix ? Maîtriser ou seulement faciliter les rites funéraires ? Payer par avance des funérailles ou englober tous les coûts engendrés par un décès ?…)
- Assouplir le cadre réglementaire, desserrer l’étau jusqu’au degré de liberté profitant aux autres entreprises de pompes funèbres en Europe sans vouloir faire les malins «à la française». Sans tomber dans le leitmotiv d’une baisse des charges, vérifions au moins que les entreprises soient capables de s’adapter à l’évolution de la demande dans chaque région (soins simplifiés, petits laboratoires post-mortem économiques, adaptation au retour de mortalité à domicile, etc.).
- Réorganiser la vie de la filière. Il est des circonstances où la négociation ou la réflexion doivent être menées sans coups de Jarnac entre toutes les sensibilités existant dans le métier. Les entreprises devraient intégrer qu’il faut toujours s’impliquer pour la cause commune, donner un peu de soi pour des idéaux ou tout simplement la nécessité. Les carences d’organisation devant la menace de grippe aviaire ont prouvé les problèmes existants. Idem, on peut regretter l’absence de référents à l’échelle régionale ou départementale. La Révolution Française n’aurait jamais dû abolir les corporations de métier (loi Le Chapelier). Sans revenir sur le passé, soyons capables d’imagination constructive.
- Stimuler ou soutenir l’argent, nerf de la guerre. Il faut reprendre le dossier de la TVA funéraire pour qu’un jour elle soit affectée à des fonds de financement de funérailles alloués aux familles sous conditions de ressources. Une aide donc mais pas une prise en charge comme pour les indigents et encore moins une manœuvre sur le dos de l’Etat. Autre initiative à prendre, dopez votre activité de prévoyance funéraire en acceptant de promouvoir des formules en simple capital, sous forme de vie entière à règlement temporaire. Non seulement les professionnels sont à la traîne en contrats obsèques, avec seulement 8 % des souscriptions, mais de surcroît la solution qu’ils offrent est incomplète. En effet, vu de la lorgnette des familles, le coût d’un décès englobe en réalité les obsèques, les frais de cimetière, l’imposition de la succession et les frais de notaire. C’est un minimum, quand le décès n’implique pas aussi un placement en maison de retraite, un déménagement, etc. Il faut lutter pour que les familles ne soient plus désarmées, d’où la nécessité d’informer sur le coût réel de la mort et de proposer des assurances adaptées.
Vous le constatez, ce n’est pas le moment de s’endormir. Il faut prévoir les conséquences à court terme de la crise, offrir une réponse aux bassins ayant connu des délocalisations ou, comme en Ile de France, sévèrement touchés par la désagrégation des familles.
La souffrance humaine devra régner comme un empire sur nos modes de pensée…
Fiche technique