éditorial

0,00 € TTC
TTC
Quantité

La bourse ou la vie

Les journaux évoquent le ralentissement d’une économie française déjà considérée
à l’état comateux, voire en survie assistée. Nous nous enfonçons en territoire
économique inconnu mais pas si imprévisible que cela.
Après des décennies de vie à crédit et des baisses de revenus masquées par la
chute des prix à la consommation du fait de la production de masse en Asie, ce
sont maintenant les trésoreries des ménages, des PME et de l’Etat qui sont attaquées
(mais pas celles de Total, Bouygues et autres consorts de taille internationale).
Le bluff boursier de ces décennies qui a, entre autres conséquences, permis
aux classes moyennes et supérieures de souscrire à un actionnariat plus rémunérateur
que le travail touche probablement à sa fin. La croissance soutenue
chez nous par la course à la consommation est étouffée par le poids de la
dette. Globalement, ce ne sont pas les produits de consommation qui sont menacés
au rang desquels nous pouvons classer le cercueil et le monument mais
ce sont les services et notamment ceux à la personne. Les produits resteront
la cible d’une concurrence entraînant un processus de déflation. Mais les services
vont connaître d’une part un processus inflationniste (besoin d’argent des
prestataires soumis eux mêmes à une aggravation des coûts d’exploitation) et
d’autre part, très souvent, une baisse de la demande des consommateurs
quand le service ne s’adresse pas à des besoins primaires, c’est-à-dire indispensables
(l’évolution de la consommation en vacances est un signe).
Dans le domaine funéraire, la part du primaire indispensable face au secondaire
facultatif est trop mince pour ne pas entrevoir un avenir difficile à court
terme.
Le million de Français surendetté sera franchi dès décembre prochain, 14 %
au moins de nos concitoyens vivent sous le seuil de pauvreté.
Aujourd’hui 10 % au moins des funérailles concernent des personnes n’ayant
plus les moyens de les financer.
La filière funéraire prend donc la mesure des choses.
La mouvance des Leclerc de tous poils historiques est rejointe par le Choix Funéraire
qui lance la marque Eco Plus Funéraire.
De son côté, FAPE lance un dispositif de crédit à la consommation adossé aux
activités de ses partenaires.
Ce qui reste cependant gênant, c’est la difficulté accrue de compenser la tendance
déflationniste sur les produits par une hausse de la part des services
sur la facture finale alors que les clients disposent de moins en moins de ressources
disponibles pour les financer.
L’heure n’est donc plus aux prix souvent délirants des affaires de pompes funèbres
à vendre. Avant de sacrifier à la course aux échalotes des rachats d’entreprises,
prenons gare à ne pas oublier qu’au rythme des corbillards, il n’y a
que le pragmatique qui tiendra à long terme…

219
999 Produits

Fiche technique

Numéro du produit
Type de produit
Genre du produit
Date du produit
Durée d'abonnement
Numéro en cours
N°323
05/2024
FEUILLETER SOMMAIRE VERSION PAPIER VERSION NUM.