

Saurez vous dire oui ?
Au terme de plusieurs expériences professionnelles dans la filière funéraire
pendant dix ans, c’est finalement au Mausolée que nous avons pu connaître un
partage passionné et passionnant pour les nobles spécialités du funéraire.
Nous y avons trouvé des complices. Citons essentiellement René Gargi, Louis
Vincent Thomas, Robert Reininger.
Ces «grands» nous ont appris par leur vie, leur humour, leur amour et leur intelligence,
à ne pas désespérer, à toujours revenir sans cesse sur le métier.
En marbrerie, tant René que Robert nous semblaient les dignes héritiers d’un
Platon commentant ainsi l’esprit du beau :
«Ce que j’entends ici par beauté de la forme n’est pas ce que le commun entend
généralement sous ce nom, comme par exemple celle des objets vivants ou de
leur reproduction, mais quelque chose de rectiligne et de circulaire, et les surfaces
et corps solides composés avec le rectiligne et le circulaire, au moyen du
compas, du cordeau et de l’équerre. Car ces formes ne sont pas comme les
autres, belles sous certaines conditions, mais toujours belles en soi…».
Au vu de cet idéal, comment qualifier les monuments d’hier et d’aujourd’hui
quand ils se contentent d’évoquer une mésange, un métier, un hobby ou un
foyer familial ?
Bien sûr, il ne s’agit pas ici d’une posture intellectuelle voulant surplomber la
culture populaire.
Mais le monument, quand il est incapable d’évoquer l’invisible, convient autant
à la crise du deuil qu’une paire de petits escarpins au service de grands pieds.
Même décalage entre le profane et le sacré dans les funérailles. Le message
d’un Louis-Vincent Thomas n’est pas souvent compris ou appliqué (rites de
mort pour la paix des vivants - Fayard 1985).
D’ailleurs, à l’heure où s’entame une réflexion de filière pour créer un CQP de
maître de cérémonie d’une part et la refonte du CAP de marbrier d’autre part,
on peut craindre que ces spécialités soient conçues comme on tamponne un
pot de moutarde avec un cachet de cire pour lui donner une allure officielle ou
pseudo historique.
En réalité, au-delà des effets de posture, êtes-vous disposé à relever le défi de
contribuer en votre rang et qualité aux efforts de chaque endeuillé dans sa crise
du deuil ?
Dans l’affirmative, allez vous dire oui quand nous vous entraînerons dans des
articles traitant de psychologie et de symbolique ?
Saurez-vous déborder le périmètre de ce que beaucoup de personnes considèrent
trop restrictivement comme le champ logique des connaissances nécessaires
à votre métier ?
Bien au-delà des réalités économiques, la portée humaine de votre quotidien
professionnel «crie» un besoin de plus en plus fort de sens. Ferez-vous la
sourde oreille ou répondrez vous à l’essentiel, comme par exemple dans l’organisation
d’une cérémonie civile ?…
Fiche technique