Souvent considéré comme un art complémentaire et décoratif aux mérites moindres que ceux de l’écriture, de la peinture et de la musique, l’art de la sculpture trouve dans le cimetière le cadre propre à exercer une influence hypnotique suggestive. L’imagination des artistes y invente une sorte de paradis artificiel, frère du paradis terrestre, dans lequel ils tentent et souvent réussissent à remplacer la triste réalité de la mort, du cadavre et de la décomposition par un effet d’arrêt du temps, d’éternelle jeunesse et d’incorruptible beauté. Sculpter la vie et la beauté, les perpétuer, c’est plus ou moins cons-ciemment refuser le non-sens de la mort, c’est tenter au moyen de l’art de mettre la mort en échec, c’est, selon Michel Dansel, «riposter à Thanatos par Éros». Fidèle collaborateur de Funéraire Magazine depuis toujours, André Chabot signe un nouvel opus magnifiquement illustré, qui classe, en noir et blanc, la sculpture funéraire par thèmes principaux : Marbres en beauté ; Belles au cimetière dormant ; Phallocratie de pierre ; L’alliance ; La dernière aire de jeu ; L’Ange factotum ; La Mort en ses jardins ; Un désir d’éternité. C’est aussi un voyage autour du monde que nous propose l’auteur, démontrant ainsi toute l’universalité du sujet. Rappelons qu’André Chabot est professeur agrégé de français, auteur prolifique et photographe, il a plus de 400 000 photos de sépultures à son actif, prises dans le monde entier. Il est l’auteur de plus de vingt ouvrages consacrés à l’art funéraire : Le Petit monde d’Outre-tombe, Érotique du cimetière (Prix de l’humour noir, 1991), La mort et ses poètes, Moustaches de pierre, avec Jacky Legge, Métiers et passions dans la représentation funéraire. Artiste plasticien, il réalise des installations sur le thème de la mort. Deux livres de fiction couchent sur le papier Un cauchemar du Professeur Chabotopoulos et Les merveilleuses découvertes du Professeur Chabotopoulos.