Une révolution rituelle - accompagner la crémation

Il est suffisamment rare qu’un professionnel funéraire s’engage sur le chemin de la thanatologie pour qu’on puisse éviter de l’encourager sérieusement dans sa démarche.
François Michaud-Nérard, Directeur Général des Services Funéraires de la Ville de Paris, avait déjà écrit précédemment un ouvrage intitulé «la révolution de la mort» et le voici désormais avec un second intitulé «une révolution rituelle». Notez que notre révolutionnaire n’est pas forcément sans culotte mais que l’objet de ses études se précise puisque par son métier, il est tout à la fois acteur et observateur privilégié des funérailles à Paris.
Or, sans prendre un parti pour ou contre la crémation, l’auteur soulève des questions incontournables. En effet, avec la montée des pratiques crématistes, ce sont la plupart des schémas traditionnels de pensée et de comportement funéraires qui ont changé, le tout en l’espace de quelques années. Comme il le constate à juste titre, «le joint» est fait par les professionnels dans le quotidien de leurs activités alors que la société civile devrait s’emparer elle même des questions sous-tendues par l’évolution récente des funérailles, notamment crématistes. Or si la crémation est l’aiguillon de cette réflexion, la remise en cause est plus large car elle embrasse l’ensemble de nos comportements face à la mort. C’est pour cela qu’il est question ici de révolution et non d’opposition de la terre contre le feu, de la tradition contre l’évolution. Professionnel se donnant le droit de penser au même titre qu’un scientifique estampillé comme tel, François Michaud-Nérard s’inscrit dans un courant de pensée qui épouse le changement en l’accompagnant plutôt qu’en le combattant…