Caractérisés par leur grande richesse chromatique, les marbres français sont extraits dans de petites carrières plutôt artisanales, souvent cachées dans les montagnes et disposant de peu de moyens de promotion. Après avoir connu leur apogée au XVIIe siècle sous l’impulsion de Louis XIV qui en fait un élément central du décor du château de Versailles, ils retrouvent une place de choix au XIXe siècle.  

Portés par une volonté politique et économique, ils décorent nos plus beaux monuments et s’invitent dans les intérieurs bourgeois pour habiller cheminées et dessus de meubles.

De guerre en guerre, leur éclat se ternit au XXe siècle, ils passent de mode et la demande chute. De nombreuses carrières ferment.

En 2012, la mode du marbre est installée durablement par les marbres de Carrare  ; leur aspect monochro-me peut être heureusement complété par la polychromie des marbres français. De nombreuses carrières de marbres sont encore en activité, souvent pour de petits volumes extraits ; il s’agit bien ici d’un patrimoine vivant, qui ne demande qu’à être revitalisé et reconnu. Des designers, des architectes, des décorateurs célèbres le redécouvrent depuis quelques années pour des projets audacieux.

Il est temps de remettre en lumière les marbres français, d’expliquer leur origine géologique et leur histoire, de revendiquer leur identité et ainsi de favoriser leur diffusion, tout en respectant une exploitation durable des ressources.

C’est tout l’objet de ce livre signé par Françoise Heidet-Naudet, passionnée par les marbres et active au sein de la filière pierre naturelle française depuis de longues années.