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Le marronnier pousse aussi au cimetière...
La Toussaint est toujours le moment pour la “Société” de tourner son regard vers le monde funéraire, avec les traditionnels marronniers plantés par la presse généraliste ou le monde de l’édition, et presque toujours orientés sur les travers de la Profession.
Presque toujours seulement, car cette année, la bande dessinée «Après la mort» propose une exploration scientifique et culturelle des pratiques funéraires. Réalisée par Damien Charabidzé, enseignant-chercheur à l’Université de Lille au sein du Centre d’Histoire Judiciaire (CNRS / Université de Lille), en collaboration avec Vito, illustrateur, cette œuvre de vulgarisation met en lumière les liens entre science, écologie et société à travers l’étude des transformations des rites et des techniques funéraires.
Soutenu par des universitaires et des associations spécialistes du sujet, ce travail parfaitement documenté, retrace ainsi l’histoire des cimetières et les évolutions des modes de traitement des défunts. Les auteurs ont réussi le tour de force d’illustrer en treize planches de dessins et de bulles remarquablement écrites, toutes les questions que le monde funéraire se pose aujourd’hui sur la destination des défunts, que ce soit celle de leur corps ou de leur lieu de repos, sur la place et les rôles du cimetière hier, aujourd’hui, demain...
C’est pertinent, drôle, rock’n roll même puisqu’on y croise notamment Jim Morrisson, Johnny Halliday ou encore Georges Brassens, qui fait le plus bel éloge que l’on puisse faire à l’espace de sépulture : “cette tombe en sandwich entre le ciel et l’eau, ne donnera pas une ombre triste au tableau mais un charme indéfinissable...” (Réécoutez “Supplique pour être enterré sur la Plage de Sète”, c’est du pur génie).
Et tout ça sans jamais avoir besoin de parler de charognards...
Fiche technique