Le cimetière redevient enfin un vrai centre d’intérêt

“Replacer le cimetière au milieu du village”, selon la formule de Sylvestre Olgiati, Président du nouveau SAF (cf. p.24), est une chose essentielle si l’on veut continuer à offrir aux familles des espaces dignes d’honorer la mémoire de leurs défunts.

Depuis des décennies, suite à la fin du monopole communal, la filière s’est beaucoup concentrée - à juste titre - sur le développement des produits, services et réglementations inhérents aux activités de pompes funèbres.

Le cimetière est toujours forcément resté présent dans l’environnement des professionnels, mais surtout pour savoir comment en récupérer, à temps, la clé afin de pouvoir préparer les inhumations... L’évacuation des terres, l’implantation d’espaces pour accueillir les cendres, la hauteur et la couleur des monuments... ont également entretenu ici et là, les “bonnes” relations entre professionnels et élus.

Ces dernières années, le Groupe de Travail Funéraire du CTMNC a beaucoup publié sur des problématiques techniques de la marbrerie funéraire et du cimetière, mais aujourd’hui, de nouveaux travaux menés à l’initiative du SAF, par le Crédoc (cf. p. 28) et deux chercheuses, nous offrent une vision actualisée de la perception des cimetières par les Français, ainsi que la place et les fonctions nouvelles que cet espace urbain doit occuper dans des villes en quête de transition.

Le mot est lâché ! Le cimetière a un rôle à jouer dans la transition écologique urbaine, car il est susceptible de constituer un îlot de verdure si ce n’est de fraîcheur, à condition de le végétaliser. Grenoble et Strasbourg en témoignent dans ce numéro.

Dans les transitions funéraires qui s’annoncent autour de nouveaux modes de traitement des défunts, le cimetière doit aussi défendre ses positions d’espace social et patrimonial majeur, et ce n’est pas la balade d’André Chabot dans les cimetières d’Alger qui viendra contredire cette réalité (cf. p.62). Et là ce sont des enjeux tout aussi importants qui se présentent, notamment dans la façon de vivre son deuil et d’honorer ses défunts.

Pour l’instant les Français ont l’air de bien l’avoir compris, mais il est plus que jamais nécessaire de défendre ce pré carré...