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Condamnés à l’excellence !

Chers lecteurs, si le Salon cette année fut un succès, au-delà de raisons commerciales, il le doit aussi aux multiples inquiétudes qui brassent aujourd’hui toute la filière.

Foin de cachoteries, disons les choses crûment : les fournisseurs s’affolent de perspectives d’importations en masse de produits concurrents et vendus à prix cassés et de plus, souvent, en mauvaise copie de la création française.

Bien sûr, ce danger n’existerait pas sans l’intervention de centrales d’achat tournées vers l’Asie et le Maghreb. Le message que j’adresse à ces importateurs, c’est qu’il ne faut pas s’inquiéter, leurs partenaires étrangers étaient aussi dans les allées pour proposer leurs produits aux divers exposants, sans exclusivité.

Le premier réflexe, émotionnel autant que pragmatique, c’est d’y voir une menace sur les emplois en France. En prenant un peu de recul, il est néanmoins possible de mesurer en nuançant l’incidence future d’une telle évolution.

- Premièrement, je dirais comme un certain Jésus «que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre».

- Deuxièmement, je constate qu’un groupe comme OGF, entre autres réseaux largement importateurs, n’a jamais souffert médiatiquement et commercialement de son identité et de ses pratiques cosmopolites. Cet état de grâce est-il le reflet d’une indifférence publique à ce propos ?

- Troisièmement, hormis parfois le cas particulier du monument, les produits importés à vil prix ne sont pas de qualité et concernent essentiellement les entreprises voulant augmenter leur taux de marge sur les produits, quitte à sacrifier le critère de la qualité alors que le coût  final reste au même niveau pour les familles.

Le défi posé comporte alors de lui-même les signes de la bonne réaction à développer. Le produit français ne se vendra à l’avenir que s’il est caractéristique, très au-delà d’une simple considération philosophique. Toute la difficulté consiste à construire cette différence qui, n’en doutez pas, sera plurielle. Tout d’abord, un petit tour du salon suffisait pour constater l’effort qualitatif des exposants. Chapeau mais attention, la différence qui sauvera les fabricants nationaux reposera sur un ensemble de critères : identité régionale, culturelle, technique et même sensorielle.

N’oubliez pas que le produit funéraire est pour la famille éminemment personnel, significatif, sensible et identifiant. Il continuera à caractériser l’intensité de l’hommage familial tout en valorisant ou non le professionnel qui l’a vendu. Le seul danger véritable serait que les produits bas de gamme deviennent des références généralisées de consommation comme on peut le constater dans d’autres secteurs commerciaux, en marque blanche ou d’enseigne.

Or, si les opérateurs de pompes funèbres sont de plus en plus en concurrence sur leurs propositions de services au client, ils ne doivent pas pour autant considérer que la qualité des fournitures est négligeable. A un moment ou un autre, soyez certains que les familles auront les moyens d’y voir plus clair à ce propos.

N’oublions pas que la qualité est un tout, vérité qui mérite un brin de réflexion avant de s’engager sur la voie risquée d’une dépréciation d’image auprès du grand public, tant au niveau d’une enseigne nationale qu’à celui d’une agence locale.

Enfin, ultime enseignement de cette crise sur fond de marketing décoiffant et décoiffé, produire de la qualité ne suffira pas pour assurer l’avenir des fabricants nationaux. Il faudra aussi qu’elle soit reconnue comme telle par le grand public, ce qui n’est pas le moindre défi. Le funéraire est un marqueur social qui compte devant l’éternel mais aussi, désormais, sur Internet. Voici le juste niveau de la barre à franchir…

281
998 Produits

Fiche technique

Numéro du produit
281
Type de produit
Funéraire magazine
Genre du produit
Editorial
Date du produit
2017-11-01 00:00:00
Numéro en cours
N°322
03/2024
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