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Editorial : Retex

Ce titre me rappelle de vieux souvenirs militaires. Le Retex s’impose après l’action :

Retour d’Expérience, comme cette fois-ci fin février après quelque 20 000 décès supplémentaires dûs à la pandémie grippale.

Celle-ci a entraîné des organisations très tendues de funérailles : délais allongés pour la crémation, retards dans les modalités d’exécution de funérailles, sous-traitants débordés, fournisseurs en limite de capacité de livraison, etc.

N’ayons pas peur des mots : ce fut le «bordel» dans bien des cas.

Faut-il jeter l’opprobre sur les professionnels ? Principalement non.

La filière a souffert de son amont (l’activité dans les établissements de soins) et de son aval, principalement pour obtenir une date de crémation.

Sans vouloir accuser qui que ce soit, il faut déplorer que les chambres funéraires aient parfois été saturées. Dans certaines villes, le délai d’attente pour aller au crématorium a été de quinze à vingt jours. Où mettre le corps pendant tout ce temps ? Qui doit payer le coût du séjour ?

Comment peut se débrouiller le professionnel confronté à de telles circonstances ? Que dire aux familles excédées ?

L’hôpital peut-il taxer les familles en de telles circonstances s’il doit garder les corps en «long séjour funéraire» ?

Tout cela devrait nous faire réfléchir alors même que la mortalité va augmenter d’année en année. Pour les crématoriums (voir article page 42), on constate que l’évolution en cours doit être mesurée, c’est le moins qu’on puisse dire.

Le tableau catastrophique ne serait pas complet sans citer aussi les paroisses dont certaines n’ont rien changé au petit train-train alors même qu’elles étaient sollicitées plus fortement.

Le professionnel funéraire est alors pris en sandwich dans un système à contraintes multiples sans qu’il puisse écarter les sources de pression ni éviter les plaintes de familles. Dure est la vie…

En ce qui concerne l’organisation interne des entreprises, cet épisode épidémique ne peut pas se traduire par des embauches et investissements car la filière connaît des périodes d’activité en dents de scie d’une part et parce que la tendance des moyennes de règlement hors taxes par convoi est à la baisse depuis plusieurs années.

Internet n’arrangera rien à l’affaire.

Il apparaît alors nécessaire d’assouplir la réglementation pour la rendre moins exigeante et moins coûteuse. Souhaitons que des solutions comme l’intérim spécialisé ou la mutualisation de moyens soient facilitées, tant pour les entreprises de pompes funèbres que pour leurs sous-traitants.

Une initiative mérite alors d’être soulignée : les services publics de pompes funèbres de La Rochelle et de Saintes se sont associés depuis plusieurs années pour employer en commun le personnel et se constituent désormais en union économique et sociale pour valider totalement l’existence d’une forme de GIE, avec toutes les possibilités qui peuvent en découler (notamment d’embauche).

Pour ouvrir la voie de nouvelles formes d’adaptation, la filière et surtout sa représentation syndicale devra modifier ses revendications auprès des pouvoirs publics.

Après avoir demandé depuis 1993 un durcissement légal et réglementaire (réglementation des matériels, formations obligatoires, etc.), les professionnels ont désormais besoin d’une flexibilité inédite dans le métier. D’autant plus que l’objectif initial de certains, barrer l’entrée du métier aux nouveaux arrivants, n’a absolument pas été atteint.

Il faudra donc desserrer l’étau réglementaire, comme je l’avais demandé en son temps au Président du CNOF et comme il s’était engagé à susciter une réflexion en ce sens. Des épisodes similaires à l’épidémie de janvier 2017, il y en aura de plus en plus...

273
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Fiche technique

Numéro du produit
273
Type de produit
Funéraire magazine
Genre du produit
Editorial
Date du produit
2017-02-01 00:00:00
Numéro en cours
N°322
03/2024
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