Editorial

Une subite accélération

Le funéraire est une spécialité professionnelle dépendant énormément du droit. Il faut le connaître, l’utiliser, en profiter ou s’en prémunir. Et ce, pas seulement depuis 1993.

De ce point de vue, la rentrée sera très riche et ce numéro est quasiment consacré au juridique.

Pour les amateurs, il n’y aura pas de frustration. Et même, de peur de vous saturer, nous avons fait sauter ce mois-ci la rubrique des questions/réponses juridiques.

Il n’y aura pas non plus de reproduction excessivement longue du journal officiel ce mois-ci, quand bien même c’est très souvent un exercice obligatoire d’information.

La contribution du ministère de la santé cet été reste modeste avec quelques pages concernant la liste des maladies incidentes sur le déroulé des funérailles. Pas de problème donc, la lecture du JO passe en buvant un grand verre d’eau.

Alors en fait, qu’est-ce qui nous permet d’affirmer une subite accélération du droit ?

Tout d’abord la très importante condamnation d’une entreprise de pompes funèbres à propos de la gestion de son crématorium. Il ne s’agit pas de placer qui que ce soit au pilori mais encore moins de se taire sur une décision à portée nationale, extraordinairement détaillée, instructive et assurément conséquente pour l’avenir de la gestion des crématoriums. Il y aura avant et après cette jurisprudence de l’Autorité de la Concurrence et de la Consommation.

Tout le monde a donc intérêt à étudier particulièrement ce dossier qui concerne, rappelons-le, la pratique crématiste bientôt majoritaire dans notre pays.

Or la crémation en plein développement a besoin d’instruments de régulation. Le crématorium sera souvent au cœur des stratégies de captation de clientèle via le choix de la destination finale et certainement aussi en parallèle au développement des convois payés par avance car les activités funéraires se concentrent de plus en plus au même endroit. En gros, gérer un crématorium relève de la même stratégie commerciale que jadis l’ouverture d’une marbrerie en face de l’entrée d’un cimetière. Voire plus comme à Viriat.

Dans ce contexte, les associations crématistes ont un grand rôle de défense à jouer au sein de comités d’éthique à développer partout et dans ses efforts d’information dont nous approuvons pleinement le nouvel essor depuis cette année.

Quant à nous, Funéraire Magazine assume aussi un rôle de régulation dans votre filière quand il se risque à traiter sans tabous et au-dessus des intérêts particuliers l’information qui vous concerne. De manière générale, la presse doit justifier son existence en équilibrant les rapports de force par une information juste, courageuse et pertinente, boîtes de cirage rangées de côté pour ne servir qu’avec parcimonie et bonhommie.

Ce mois-ci, nous justifierons notre existence en vous communiquant les éléments juridiques et commerciaux susceptibles de renverser le rapport de force entre les professionnels funéraires et l’amont financier. 2017 est pour nous dédiée à l’approche des sujets stratégiques sensibles qui inquiètent la plupart d’entre vous.

Après avoir réalisé fin décembre prochain plus que notre strict devoir d’information, ce sera ensuite à vous de prendre ou non le relais.

En 2018, nous reviendrons sur les sujets qui nous plaisent vraiment et qui vous concernent aussi au plus haut point : la maîtrise des cérémonies et les techniques d’intervention au cimetière, épicentre silencieux de votre avenir.

En effet, ne survivront aux appétits des plateformes que ceux connaissant leur cimetière local en y intervenant quotidiennement avec moyens et expertises.

Connaîtrons nous alors la revanche du marbrier qui a subi jadis l’assaut des Pompes Funèbres ? …

Réglementation : maladies incidentes sur les funérailles : la nouvelle liste désormais officielle

Cela fait 18 ans que la liste officielle des maladies contagieuses, incidentes sur les funérailles et définies par voie d’arrêté, avait été retoquée devant le Conseil d’Etat suite à un catastrophique recours intenté à l’époque par la FFPF. L’arrêté de 1998 était pourtant resté en l’état dans le Code de la santé. Ce statu quo est définitivement révolu depuis la parution au Journal officiel d’une nouvelle liste où il est question, cette fois-ci et là aussi «enfin», de questions transmissibles et non plus contagieuses.

Réglementation : Espagne-France, Roland enfin apaisé

Quelque 1 250 ans nous séparent de la bataille de Roncevaux et cette fois-ci, en 2017, le passage entre l’Espagne et la France est libéré : un accord franco-espagnol, paru au JO du 2 juillet dernier, permet de rapatrier les défunts de part et d’autre de la frontière sans passer par les contraintes classiques d’un transport international. Terminés le cercueil zingué ou les soins de conservation obligatoires, le défunt passera sans problème la frontière franco-espagnole si le voyage se termine dans les 72 heures après le décès, si le corps est placé dans un cercueil de 20 mm d’épaisseur, s’il est accompagné d’un laisser passer mortuaire et si, bien entendu, les conditions d’hygiène s’y prêtent. 

Concurrence et consommation : une condamnation pédagogique !

Après avoir décrit exhaustivement la condamnation d’un crématorium en Cour d’Appel, Chambre économique, suite à un premier jugement au Tribunal de commerce (voir l’article concurrence au crématorium, ce qu’il faut faire et ne pas faire, FM 273, page 48), voici les résultats d’une seconde procédure intentée auprès de l’autorité de la Concurrence et de la consommation dont la décision est datée du 27 juillet dernier. Elle concerne les pompes funèbres Comtet, à Viriat-Bourg en Bresse, sanctionnées lourdement : 80 000 euros. 

Pompes funèbres du troisième type

Gilles Garcia a posé sa soucoupe volante dans la rédaction de Funéraire Magazine en nous envoyant un communiqué de presse faisant état de l’inauguration de sa chambre funéraire à Six Fours les Plages, près de Toulon. De fait notre homme dirige un groupe faisant travailler 200 salariés dans le Var en ayant additionné l’activité de pompes funèbres à celle d’ambulancier. Sans perdre un instant, nous avons autopsié ce visiteur impromptu. Rapport de dissection…

Logo en avant

Deux ans et demi après avoir démarré comme déléguée du service public des pompes funèbres de Montpellier Méditerranée Métropole, la SAEML SFMA (ancienne régie) poursuit sa mue d’identité avec un renforcement de l’image de marque grâce au remplacement total de la flotte des véhicules, livrée en juillet par Gruau Ducarme. Le nouveau logo identitaire personnalise la calandre des six véhicules parfaitement identiques en vue extérieure. En fait, la flotte est constituée de quatre corbillards pour cérémonie et deux véhicules mixtes équipés d’un caisson long et large (2,18 X 90).

Succession réussie

Après avoir perdu Annie et Rémy en 2012 et Jean-Pierre en 2016, malgré ces coups durs, la relève générationnelle a tenu bon, le groupe se porte bien et entend rester un partenaire privilégié des entreprises publiques et privés travaillant dans les pompes funèbres. «Les jeunes», comme les appelait avec fierté Rémy et Jean-Pierre, sont tout à fait en position favorable pour rester entièrement indépendants et gérer une croissance maîtrisée par une grande complémentarité de talents.

le Catalogue sur internet

Six mois après le lancement de son Catalogue du Funéraire, Carrier Feige Renaud poursuit le développement de son activité de négoce et ouvre un site E-commerce spécialisé dans la vente d’articles funéraires. Cette initiative rejoint les nouvelles pratiques d’achat sur Internet adoptées par chacun d’entre nous et libère du même coup l’entrepreneur dans l’organisation de ses achats et réapprovisionnements. Coup d’œil sur ce nouvel outil.

Cubricités et diableries  en Franche-Comté     

Après une expérience plusieurs fois confirmée dans le Sud Ouest, l’amont des fournisseurs a lancé une initiative du même type dans le quart Nord-Est, à Cubry, près de Vesoul. Les PME funéraires ont été invitées à une journée conviviale consacrée en première partie à la réflexion stratégique et ensuite à la détente, dans le périmètre enchanteur du château de Bournel. Au menu, la découverte progressivement endiablée du tam-tam et des percussions. Un vrai sabbat !

Devenir commercial de marbrerie  

Funéplus, réseau qui détient sa propre école de formation, et Bernard Maffre, co-gérant des Granits Michel Maffre, ont mis au point un stage d’initiation à la vente de monuments funéraires. Se déroulant dans le Sidobre, Bassin granitier du Tarn, cette formation fait découvrir les différentes étapes techniques qui précèdent la livraison du monument et aborde en parallèle les connaissances propres à la proposition commerciale dans ce domaine. Nous étions de la partie en juin dernier, c’est pourquoi nous vous proposons une découverte partagée…

“Lumières Lyonnaises” : l’assureur et les carrossiers : du piquant pour les syndicats funéraires !

L’assureur a essayé d’imposer sa loi sur le marché détenu par les carrossiers automobiles, aidé en cela par les marques nationales de réparation automobile. C’était sans compter avec les irrésistibles Gaulois qui ont su trouver la potion magique légale et qui s’organisent dorénavant pour contre-attaquer commercialement avec leurs atouts spécifiques.

Contrats obsèques : deux moyens pour vous en sortir.

La loi vient providentiellement à votre secours.  La réforme du Code civil, intervenue courant 2016, complète à merveille les textes légaux qui sont déjà sortis sous impulsion de Jean-Pierre Sueur en 2004 et 2013. C’est la combinaison des deux sources de droit, intégrant le Code civil, qui permettra aux entreprises funéraires et aux familles d’échapper aux pratiques de capture de clientèle par avance.  A condition que chacun d’entre vous approfondisse le contenu de ce qui suit dans ce dossier et que les forces représentatives dans le métier, syndicats et réseaux, reprennent le flambeau pour l’exploiter.

Lumières Lyonnaise : captation commerciale du marché des pompes funèbres : les antidotes existent et sont à votre disposition !

Si la concentration du marché par rachat d’entreprises est un processus économique naturel dont les PME auraient tort d’avoir uniquement peur, la privation d’un premier contact direct entre les familles et les professionnels et les pratiques de «distribution» de convois à exécuter comme conséquences du développement de la prévoyance funéraire ne sont pas des fatalités incontournables. La loi existe et ne demande qu’a être appliquée. A condition que les professionnels se mobilisent pour la faire respecter…

Brèves

- Funexpo 2018 : retour au mois de novembre

- Angers : Funecap reprend le crématorium

- Contrats obsèques : réforme en 2018

- Mémora en Espagne : acquisition par les Canadiens

- Assemblée Nationale : mission anti-corruption

- Maladies transmissibles : la grogne des thanatopracteurs

- Crématorium : tremblez Franciliens !

- Contrôles des hôpitaux :  livrets et publicités funéraires

- Archéologie funéraire : squelettes contre certitudes

- Solution originale : des tombes pour obèses

- agenda 2017/2018